Le Procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong a dans un point de presse samedi à Libreville expliqué pourquoi Frédéric Massavala Maboumba et Pascal Oyougou, Secrétaire général adjoint du Rassemblement Héritage et modernité (RH&M) sont en prison.
Selon le procureur de la République, Frédéric Massavala Maboumba, porte parole de la Conférence des présidents des partis de la Coalition pour la nouvelle République qui soutiennent Jean Ping est accusé d’avoir surchauffé et incité les manifestants à investir, sans autorisation administrative, l’espace public et la rue à travers une marche.
Le juge d’instruction l’a inculpé et placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville le 8 septembre dernier pour les délits de « provocation directe à un attroupement non armé par discours proférés publiquement et instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat ».
Frédéric Massavala risque 1 à 10 ans de prison ferme pour ce délit, si la justice ne lui reconnait pas des circonstances atténuantes, selon le code pénal gabonais. L’instruction de son dossier peut durer six mois renouvelable une fois.
De son côté, Pascal Oyougou, Secrétaire général adjoint du Rassemblement Héritage et modernité, parti d’Alexandre Barro Chambrier risque au minimum 10 ans de prison ferme. Une investigation réalisée à son domicile a permis de saisir un document intitulé « Stratégie pour le salut national ».
Ce document de 13 pages, non consulté par Gabonactu.com, serait un véritable plan de déstabilisation du Gabon. Le plan aurait du être lancé le 4 septembre dernier à l’occasion du meeting interdit de Ntchoreret. Le palais du Senat et la Maison de la Radio seraient les bâtiments ciblés pour lancer l’opération. Des casernes militaires et autres édifices publics étaient aussi sur la ligne de mire.
Selon le document lu par le Procureur de la République samedi, Pascal Oyougou serait le commanditaire de l’attaque d’un convoi des camions grumiers sur la route nationale entre Guidouma et Fougamou.
Des messages qu’il aurait échangés avec un complice ont été saisis. A ce niveau il était prévu l’abattage des arbres pour paralyser la route et bloquer l’économie nationale.
Le complice, un certain Joël Yaka Mourambou qui réclamait plus de moyens pour poursuivre l’action entamée à Guidouma serait en fuite. Il est activement recherché, selon le procureur.
Pascal Ouyougou a donc été interpellé et placé sous mandat de dépôt le 12 septembre dernier pour répondre de « crime de complot contre l’autorité de l’Etat et du délit d’instigation aux actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat », a affirmé le Procureur de la République.
« Le juge d’instruction recherchera tous autres coauteurs ou complices dans la commission de ces faits d’une particulière gravité », a conclu le Procureur.