À l’occasion de la rentrée politique de l’Union nationale, le 22 septembre 2017, son président, Zachary Myboto, a déclaré que le pays se porte très mal.
L’Union nationale (UN) a effectué sa rentrée politique le 22 septembre, à son siège à l’ancien Sobraga, en présence des partis amis et membres de la Coalition pour la nouvelle République. Préoccupée par la grave crise multisectorielle que traverse le pays, l’UN s’est permis de faire un diagnostic de l’état réel du Gabon.
Dans cette quête, le président de l’Union nationale, s’est simplement permis de relever ce qu’il qualifie de «faits observables» qui désigneraient mieux que tout, la réelle condition du pays et de sa population. Il s’agirait de la crise de l’éducation, l’accès de soins de santé primaire, la crise du logement, de l’assainissement des voiries ; l’absence de justice combinée à l’inflation de la répression et de la privation des libertés.
Les effets pervers de ces différentes contrariétés qui happent la paix et la concorde, sont dangereusement amplifiés par la situation économique du pays, caractérisée par «le creusement de l’endettement de notre pays, le délitement de son tissu économique à travers les licenciements et les fermetures d’entreprises», a-t-il indiqué.
Pour le président de l’UN, c’est la faillite dans tous les secteurs. L’âme du Gabon se meut ! «Comment nier la faillite de ce régime cinquantenaire que les Gabonais ne supportent plus de subir ? Au-delà de ces constatations factuelles, nous devons, à la vérité, de dire que notre pays va mal, même très mal (…). Nous avons mal à notre pays et cela provoque en chacun de nous, un malaise, un mal-être profond. Ce qui est en cause, c’est l’âme du Gabon. Notre pays se meurt, non seulement physiquement, c’est-à-dire dans ses structures et ses infrastructures, mais aussi moralement ; il s’agit là, de nos valeurs et de notre conception du vivre ensemble», a souligné le président de l’UN.
Le «Gabon va très mal», et selon Zachary Myboto, cette situation «chaotique» partirait des évènements du 3 septembre 2009. «La situation de chaos dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui, n’est que la conséquence de l’illégitimité du pouvoir établi, de son mauvais gouvernement, de sa mauvaise gouvernance. Nous devons, avec lucidité, remonter au 3 septembre 2009, pour identifier les causes profondes de la crise gabonaise (…). À partir de ce 3 septembre 2009, un pouvoir autoritaire, d’une brutalité jamais observée auparavant, s’est imposé au Gabon et aux Gabonais. C’est ainsi que les sept premières années de ce régime se sont caractérisées par une prédation sans précédent des ressources publiques, une violation constante des droits et des libertés, un recul de la démocratie. Oui, nous nous devons, à la vérité, de dire que c’est à partir de ce 3 septembre 2009 que la violence d’État s’est installée au Gabon. Elle ne l’a jamais quitté depuis», a affirmé Zachary Myboto.
Pour l’Union nationale, le Gabon se porte très mal et cette réalité n’échappe pas à la communauté internationale dont certains des acteurs clés se préoccupent plus que jamais du délitement programmé du pays. «Ce sont notamment la Cour pénale internationale (CPI), le Comité des droits de l’Homme de l’ONU et le Parlement européen qui se sont penchés sur la situation calamiteuse dans laquelle croupit notre pays».
Face à la gravité de cette situation, Zachary Myboto a invité les militants et sympathisants de l’Union nationale et des partis alliés à se montrer plus exigeants. «C’est ce que le peuple gabonais attend de nous. Notre action, tout en affirmant notre identité politique, continue de s’inscrire dans le cadre de la Coalition pour la nouvelle République, autour du président élu, Jean Ping. Continuons avec lui, à revendiquer notre victoire pour affirmer notre volonté pour le changement. Notre cause, notre objectif, c’est le Gabon et les Gabonais», a-t-il exhorté.