Présentée par L’Aube comme la «maîtresse» d’Emmanuel Issoze Ngondet, qui l’aurait confirmée pour cette seule raison ambassadeur du Gabon en Russie, la diplomate a nié en bloc, dénonçant une atteinte à son honneur avant d’annoncer des actions auprès d’instances administratives et judiciaires contre l’hebdomadaire au Gabon.
Aussi inédit qu’étonnant, la mise au point en question ici a été publiée dans les petites annonces du quotidien national, plutôt que dans le journal concerné.
D’avoir été présentée par L’Aube comme la «maîtresse» du Premier ministre à qui elle devrait son maintien à la tête de l’ambassade du Gabon en Russie, Johanna Rose Mamiaka n’a pas du tout apprécié. Dans sa parution du 18 septembre (n°191), l’hebdomadaire s’était interrogé : «Issoze Ngondet a-t-il nommé sa maîtresse ambassadrice en Russie ?» Cet article est apparu aux yeux de la diplomate, qui a réagi le week-end écoulé dans un communiqué publié au quotidien L’Union, non pas comme une erreur, mais plutôt comme une volonté de «porter gravement atteinte» à son honneur ainsi qu’à celui de sa famille. Pour elle, l’hebdomadaire «cherche à imprimer dans l’esprit de l’opinion publique la notion de délit de nom, et opposer de ce fait les Gabonais les uns aux autres».
Nommée en février 2015, l’ambassadeur du Gabon en Russie ne devrait son maintien à personne. Même pas au chef du gouvernement qui, lors de sa nomination, il y a plus de deux ans, était ministre des Affaires étrangères. Aussi, pense-t-elle que les «propos forts injurieux» de L’Aube ne visent qu’un seul but : «discréditer et dévaloriser» Emmanuel Issoze Ngondet et elle-même, au mépris de la déontologie. Se donnant mission de rappeler à l’hebdomadaire «les règles élémentaires de la morale et du cadre déontologique régissant le métier de journaliste en République gabonaise», Johanna Rose Mamiaka a dit se réserver le droit de saisir toutes les instances administratives et judiciaires gabonaises compétentes dans les prochains jours. Elle entend «poursuivre le journal L’Aube ainsi que le rédacteur et l’instigateur caché de cet article totalement mensonger, pour diffamation et atteinte à l’honneur».
Pour l’ambassadeur du Gabon en Russie, «la fin ne saurait continuer à justifier les moyens utilisés par certains organes de presse, qui sous prétexte de la liberté de la presse et moyennant rémunération, servent de forums où chacun vient déverser sa haine et régler ses comptes». L’Aube l’apprendra-t-il bientôt à ses dépens ? Johanna Rose Mamiaka y compte bien.