Le nouveau président angolais João Lourenço a prêté serment ce mardi 26 septembre devant des milliers de personnes et une dizaine de chefs d’Etat. Il prend la tête du pays après 38 ans de règne de José Eduardo dos Santos. Ce général à la retraite avait été désigné comme dauphin. La victoire du parti au pouvoir MPLA aux élections générales d’août a confirmé le passage de relais. Une page se tourne donc, même si le pays ne devrait pas s’en trouver bouleversé. Lors de sa cérémonie d’investiture, le nouveau chef de l’Etat s’est posé en rassembleur et s’est engagé à renforcer la démocratie dans son pays.
João Lourenço a prêté serment devant des milliers de personnes réunies place de l’Indépendance. De nombreux chefs d’Etat étaient également présents : le président du Portugal, ainsi qu’une dizaine de ses homologues africains comme les Congolais Joseph Kabila et Denis Sassou-Nguesso, le Sud-Africain Jacob Zuma ou encore le Guinéen Alpha Condé, actuellement président en exercice de l’Union africaine.
Le prédécesseur de João Lourenço, José Eduardo Dos Santos, a été l’un des derniers à prendre place à la tribune, après avoir quitté le palais présidentiel en tant que chef d’Etat pour la toute dernière fois. L’ex-président est apparu décontracté, souriant, commentant les quelques couacs protocolaires de la cérémonie.
Après la prestation officielle du nouveau président João Lourenço et de son vice-président, l’ancien chef d’Etat angolais a passé le témoin au nouveau. Un geste symbolique, mais historique, après 38 ans de présidence. José Eduardo Dos Santos a passé autour du cou de son successeur le collier et la médaille présidentiels, ponctué d’une chaleureuse poignée de main entre les deux hommes.
João Lourenço se pose en rassembleur
Je serai le président de tous les Angolais et je travaillerai à améliorer les conditions de vie et le bien-être de tout notre peuple, pour répondre aux grandes attentes suscitées par mon élection et la confiance renouvelée au MPLA. Pour ce nouveau cycle politique qui débute aujourd’hui et tire sa légitimité des urnes, la Constitution sera notre boussole et les lois, notre critère de décision. La construction de démocratie doit se faire jour après jour. Elle n’est pas du seul ressort des organes de l’Etat. Il s’agit d’un processus de la société tout entière, de nous tous. Nous allons donc construire des alliances et travailler ensemble pour pouvoir dépasser nos éventuelles divergences et faire grandir le pays. J’assume dès maintenant mon engagement à mettre en oeuvre mes promesses électorales, et ce, avec des politiques publiques qui répondent aux attentes des citoyens ; avec un gouvernement inclusif faisant appel à la participation de tous les Angolais, indépendamment de leur lieu de naissance, genre, langue maternelle, religion, situation économique ou condition sociale.
Le président angolais João Lourenço: «Je serai le président de tous les Angolais et je travaillerai à améliorer les conditions de vie et le bien-être de tout notre peuple…»
Désormais, le nouveau président se présente en rassembleur : « Je serai le président de tous les Angolais », a souligné João Lourenço. Il a appelé les Angolais à travailler tous ensemble, au-delà des clivages politiques, régionaux ou sociaux. « L’intérêt national doit dépasser l’intérêt de tous groupes ou individu », a-t-il martelé avant de revenir sur ses priorités : lutter contre la pauvreté, diversifier l’économie et renforcer la démocratie. Il a d’ailleurs appelé à plusieurs reprises la société civile à s’impliquer plus directement et a promis notamment qu’il n’y aurait pas d’interférence du pouvoir dans les médias.
João Lourenço: «Toutes ces forces vives de l’Angola doivent être appelées à contribuer à la conception et à la mise sur pied des politiques publiques»
Nous avons la prétention d’approfondir l’Etat de droit démocratique, notamment en renforçant les institutions et en permettant le plein exercice de la citoyenneté, avec un rôle accru de la société civile. Nous nous engagerons dans le domaine de la réforme de l’Etat, de façon à permettre le développement harmonieux et durable du territoire et des communautés. Et ceci, à travers la décentralisation des pouvoirs, la mise en place graduelle des municipalités et le transfert de compétences à ces dernières. Pour cela, il est impératif de diversifier l’économie et combatte les asymétries régionales. Aucune gouvernance ne sera réussie sans un dialogue ouvert avec les différentes forces sociales. C’est pour cela que nous faisons le pari d’une plus grande proximité avec les syndicats, les ordres professionnels, les ONG et les divers groupes de pression, en tant que partenaires de l’exécutif. Toutes ces forces vives de l’Angola doivent être appelées à contribuer à la conception et à la mise sur pied des politiques publiques que l’Assemblée nationale et l’exécutif seront amenés à valider.