Le gouvernement camerounais met en place des mesures de sécurité drastiques dans les régions anglophones du pays. Policiers et gendarmes seront en surnombre, des militaires ont pris position dans les principales villes de ces régions qui sont en proie à une vive tension socio-politique marquée par des appels à la sécession. Certaines populations, qui craignent des affrontements violents entre les tenants de l’indépendance et les forces de l’ordre, ont commencé à quitter les zones anglophones pour la partie francophone du pays.
Les gouverneurs des régions du nord-ouest et du sud-ouest ont tous les deux pris des arrêtés de couvre-feu, effectifs depuis hier. Ainsi, du 29 septembre au 2 octobre, les regroupements de plus de quatre personnes sont proscrits, les bars et débits de boisson fermés, les taxis interdits à la circulation. Les postes-frontières avec le Nigeria voisin ont aussi été fermés. Les populations ne peuvent pas, en plus, se déplacer d’un département à un autre pendant ces trois jours.
Ces mesures draconiennes et d’autres sont censées étouffer dans l’œuf et mettre en échec le plan des manifestations des indépendantistes pour la journée cruciale du 1er octobre. Ces derniers ont fait circuler, via les réseaux sociaux, un chronogramme d’activités de réjouissance pour cette journée annoncée comme jour d’indépendance du Cameroun anglophone.
Le BIR déployé
La présence des forces de sécurité, déjà importantes dans ces deux régions, s’est encore considérablement renforcée ces derniers jours. Les redoutables éléments du bataillon d’intervention rapide (BIR), en première ligne dans la lutte contre Boko Haram, y ont aussi été déployés.
Ce climat tendu a poussé des centaines de personnes à quitter les principales villes anglophones pour la partie francophone du pays. La tension est telle que les appels au calme, à la retenue et au dialogue, affluent autant du Cameroun que de l’étranger.