Au Gabon, le gouvernement multiplie les bons gestes pour mettre fin à la grève qui paralyse les régies financières (douane, impôts, Trésor public et hydrocarbures) depuis trois mois. L’un des syndicats concernés, qui n’a pas signé la trêve sociale, continue cependant son opposition et exige le paiement intégral de toutes les primes ainsi que l’ouverture des nouvelles négociations.
Pour trouver une issue au conflit social, le ministère du Budget a rédigé vendredi un chèque de 8 milliards de francs CFA (environ 12,1 millions d’euros) pour régler une partie de sa dette auprès de ses collaborateurs. Pour le gouvernement, ce paiement est la preuve du respect de ses engagements auprès des 14 syndicats signataires de la trêve sociale. « C’est un effort considérable par ces temps de crise », a déclaré le secrétaire général du ministère du Budget, Yolande Nyonda.
Il resterait cependant une ardoise de 12 milliards de francs CFA à régler. Le paiement de cette dette sera échelonné jusqu’en décembre prochain, selon le ministère. « Il n’y a pas eu d’avancées », a ironisé Wilfried Erisco Mvou Ossialas, porte-parole de l’unique centrale syndicale qui a refusé de signer la trêve sociale : « Nous allons durcir la grève », a-t-il même insisté.
On rappelle que jeudi dernier, le ministère du Budget avait conclu une trêve sociale de trois ans avec 14 des 15 syndicats des régies financières, la Fédération des syndicats des régies financières et des administrations assimilées (FESYREFAA). Ces syndicalistes étaient en grève depuis plus de trois mois. Ils réclamaient le paiement des primes, des intégrations, des formations professionnelles, et surtout le retrait du nouveau système de calcul de leurs primes et avantages. Le gouvernement a quasiment cédé sur tout, sauf la réforme sur le calcul des primes.