Si « les mêmes causes produisent les mêmes effets », il est légitime de craindre que l’année scolaire qui démarre officiellement ce lundi 2 octobre soit, comme l’antérieure, placée sous le signe de l’insatisfaction tant les promesses des autorités, parce que cumulées pour la plupart, ont du mal à être tenues, de même que les conditions de vie et de travail des enseignants, preuves à l’appui, restent en-deçà du minimum souhaitable et les apprenants et parents victimes des insuffisances sans cesse constatées dans un secteur dont l’évocation des problèmes, plutôt que de prêter à sourire, crée de grincements de dents voire la mélancolie, à l’idée de savoir que ce ne sont pas les fonds qui ont toujours manqué pour oser sortir l’école gabonaise de sa mauvaise passe. Dans un tel contexte, suffit-il à changer de responsable à la tête du département pour croire que tous les problèmes, Dieu seul sait s’ils ne sont pas nombreux, vont enfin trouver solution ? D’où ce dernier devrait pour sa « survie », plutôt que de durcir, jouer l’apaisement
Tout est en réalité affaire de constat qui doit être opérée la tête froide. L’Education, tout le monde le sait au Gabon, même si certains préfèrent jouer les autruches à crasher leur venin sur les auteurs de ce qu’ils qualifient de fossoyeurs de l’école gabonaise, est mal-en-point, et ce, depuis des décennies. Et si des apprenants arrivent à s’admettre sans souvent avoir achevé les programmes aux examens nationaux, cela relève parfois de l’effet du miracle. C’est qu’il y a donc des raisons de ne pas durcir le ton lorsqu’il vous est confié cette « patate chaude ».
Non seulement parce que, à moins que vous vouliez volontairement être aveugle ou sourd, vous avez à satisfaire d’entrée des attentes que votre prédécesseur, pas par sa faute souvent, malheureusement pour lui peut-on avancer, mais peut-être en raison des causes exogènes qui peuvent hélas souvent être humaines comme cela se voit assez régulièrement sous nos cieux, n’a pu élaguer. Au fait, peut-on nous donner les véritables raisons ayant conduit à l’arrêt des travaux de la nouvelle École de commerce de Port-Gentil pour ne prendre que cet exemple frappant ?
Comme toutes les rentrées scolaires et çà Nadine Anguilet doit le savoir pour l’avoir intégré, quoiqu’elle peut bénéficier de l’excuse selon laquelle elle vient de l’enseignement catholique où les crises ne sont pas légion, les syndicats, c’est leur rôle, se battent pour rappeler, sachant la période sensible, aux autorités qu’elles doivent veiller à consulter leur cahier de charge aux fins de se souvenir qu’elles ont encore beaucoup à faire, non seulement en matière de dotation du pays en nouvelles salles de classe et en tables-bancs, mais aussi en satisfaisant concrètement l’essentiel des revendications du personnel enseignant. Pour cela, il n’est donc pas de syndicats plus représentatifs que d’autres quand bien même l’on sait certains infiltrés et logiquement à la solde des gouvernants. Cela ne date pas d’aujourd’hui !
Alors que faut-il faire ?
D’abord s’employer à tenir des réunions inclusives avec les partenaires sociaux de son secteur, avant d’ensuite concrètement se soumettre à l’exercice d’évacuation des dossiers parmi lesquels les plus brûlants et récurrents qui continuent de constituer le talon d’Achille de son département. Il serait impérieux pour elle d’aller se renseigner dans le ban et l’arrière-ban, y compris auprès de certains de ses illustres devanciers à cette fonction de Ministre de l’Éducation nationale qui ont vu des vertes et des pas mures pour être à même de tirer des enseignements très utiles sur la manière dont l’école mérite d’être dirigée. Ce n’est vraiment pas en bombant le torse que l’on règlera une foultitude de problèmes même si l’on croit, ce qui peut paraître vrai à première vue, en connaître les causes fondamentales.
L’Éducation nationale est en effet au Gabon l’un des départements où l’on doit venir en pensant déjà à son départ prochain, même des personnalités très outillées n’ont pas manqué d’y laisser des plumes à regret. Nous n’avons pas d’amples détails sur ce qui s’est dit et a été conclu au Cap-Estérias lors du dernier séminaire gouvernemental, mais il est opportun de se poser la question de savoir qu’est-ce qui va être désormais fait pour le monde de l’Éducation. Façon d’exhorter les autorités compétentes à plus de tact et au travail si elles tiennent dès l’entame des classes à convaincre plus d’un et à éviter un rapide éventuel embrasement de la poudrière restée trois mois, le temps des vacances, éteinte.
Dounguenzolou