Laurence Ndong et ses troupes étaient du côté de Montpellier, le 7 octobre, dans le cadre de la mobilisation contre le système d’Ali Bongo. Là-bas, l’activiste a appelé à l’union sacrée pour pousser à l’accession au pouvoir du «véritable président élu» : Jean Ping.
Toujours aussi mobilisée, la communauté gabonaise de France ne lâche pas du lest dans son mouvement de contestation contre le régime d’Ali Bongo. Autour de plusieurs activistes à l’instar de Laurence Ndong, les Gabonais de la «Résistance» ont arpenté certaines rues de Montpellier, le 7 octobre, en réclamant le départ du pouvoir d’Ali Bongo.
«Il est temps de mettre un terme à cette dictature. Après les indépendances, nous sommes aujourd’hui dans l’ère de la démocratie», a affirmé Laurence Ndong dans son mot de circonstance. Dans ce sens, elle a appelé le plus grand nombre à se joindre à la cause du mouvement de contestation entamé après les résultats du scrutin présidentiel d’août 2016 au Gabon.
«Nous sommes là car nous avons besoin que vous vous joigniez à nous, afin de nous aider à mettre la pression sur les autorités françaises, ayant le pouvoir de faire pression sur Ali Bongo pour qu’il quitte le pouvoir», a souhaité Laurence Ndong. Cette dernière n’a pas manqué d’égrainer le chapelet de récriminations faites au pouvoir d’Ali Bongo.
«Avec un million d’habitants et un Produit intérieur brut (PIB) semblable à celui du Portugal, le Gabon aurait dû être un petit paradis. Malheureusement, le pays vit un drame parce qu’il est face à un paradoxe : 70% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté», a-t-elle déploré.
Dans la même lancée, elle a mis en avant le taux de redoublement au Gabon qui est le plus élevé au monde, de l’ordre de 40%, d’après le dernier rapport de la Banque mondiale sur la croissance et l’emploi. Elle a aussi évoqué le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans, se situant autour de 35%. «Dans un pays recouvert de forêt à 70% et produisant du bois, il n’y a pas de tables bancs dans les écoles. Nous atteignons des chiffres de 200 élèves par classe au secondaire. Et c’est encore pire à l’université, où nous retrouvons plus de 2000 étudiants par amphithéâtre, faute de filières suffisantes», a relevé Laurence Ndong.
Le constat est tout aussi accablant au niveau de la santé, où «les femmes accouchent à même le sol en 2017», a-t-elle ajouté. «Pourquoi tant de malheurs pour un seul peuple ? Simplement parce que depuis 50 ans, le Gabon est dirigé par une même famille», a estimé l’activiste. Au-delà de ce qu’elle a qualifié de misère, Laurence Ndong a aussi remis au goût du jour un autre mal du système Bongo : la privation des libertés.
«Depuis l’avènement du multipartisme en 1993, les Gabonais n’ont jamais voté pour les Bongo et pourtant, cette famille est toujours au pouvoir en se maintenant par la force des armes», a affirmé Laurence Ndong. Pour corroborer ses dires, elle a notamment exhibé des images de la dernière élection présidentielle au Gabon, en août 2016. «Non élu par les Gabonais, le fils d’Omar Bongo a perpétré un coup d’Etat militaro-électoral en assassinant plusieurs Gabonais qui voulaient simplement que leurs votes soient respectés», a-t-elle déploré.
D’où l’urgence de faire partir Ali Bongo du pouvoir, au bénéfice du véritable président élu selon elle. «Le Gabon est une ancienne colonie française et nous savons que la France a des moyens de pression pour qu’Ali Bongo quitte le pouvoir au profit de celui qui a réellement été élu par les Gabonais : Jean Ping. Celui-ci a gagné le scrutin présidentiel avec plus de 60% des voix», a conclu Laurence Ndong.