Le conseil des ministres explique cette baisse de plus de 170 milliards de francs par un contexte économique difficile.
Les Gabonais devront encore serrer la ceinture. Le conseil des ministres réuni jeudi à Libreville autour du président Ali Bongo Ondimba a revu à la baisse le projet de Loi de finances de l’exercice budgétaire 2018. Celui-ci a été adopté à la somme de 2 688 milliards de francs CFA. Soit une baisse de plus de 170 milliards de francs.
Le communiqué final de ce conseil explique cette chute par un «contexte contraint» qui «s’inscrit dans le cadre d’un plan de relance de l’économie défini par le gouvernement» et un accord signé en juin 2017 avec le Fonds monétaire international (FMI). Le gouvernement envisage d’articuler sa politique budgétaire autour de «l’effort de mobilisation des recettes fiscales et douanières, la maîtrise et l’assainissement des dépenses publiques», avec des dépenses «plafonnées» à près de 2 000 milliards de francs qui devront être prioritairement affectées «aux infrastructures et aux services sociaux de base ».
C’est une vérité de Lapalisse, le Gabon est confronté à un déficit budgétaire consécutif à une chute mondiale des cours de pétrole depuis 2014. Cette mauvaise passe fait qu’aujourd’hui le pays se retrouve confronté au chômage, aux grèves à répétition avec des entreprises qui connaissent une baisse de régime lorsqu’elles ne déposent pas tout simplement le bilan.
Le Produit intérieur brut qui était de 3,9% en 2015 devrait dégringoler à 1% en 2017. L’institution de Bretton Woods qui a débloqué 642 millions de dollars, plus de 385 milliards de francs, avait jugé la situation «délicate» et exigé en contrepartie au gouvernement effort d’«assainissement budgétaire».
Avec 1,8 million d’habitants, le Gabon devra donc mettre l’accent sur la lutte contre la corruption afin de combattre efficacement les détournements massifs des fonds publics. A ce sujet, la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) a affirmé qu’entre 2006 et 2012, plus de la moitié de l’argent public a été détourné.
D’où la nécessité d’activer l’opération anti-corruption baptisée «Mamba», lancée début 2017. Même si beaucoup au Gabon y voient plutôt une opération d’épuration politique.