Autour d’un rassemblement spontané intervenu au lendemain de la descente à sa résidence des Charbonnages d’un huissier de justice et d’un escadron de gendarmes cagoulés pour le dessaisir de ses biens immobiliers, l’ancien candidat à la présidentielle a reçu le soutien de ses alliés politiques.
Le président de la Coalition pour la nouvelle république (CNR) a reçu, ce samedi 14 octobre à Libreville, le soutien de sa famille politique, en réaction à la descente à son domicile, un jour plus tôt, d’un huissier accompagné de forces armées et cagoulés venus lui signifier la saisie de ses biens dans le cadre du procès en diffamation perdu face à un proche d’Ali Bongo.
Le rassemblement spontané consécutif à cet acte, qualifié d’«agression sauvage» par l’entourage de Jean Ping, a donné lieu à quatre interventions. Dans ce qui est apparu comme une autosensibilisation, Mme Chantal Mackosso, présentée comme une figure de la société civile, a déclinéun message en direction des Gabonais et des membres de la Coalition. «Il est temps que les Gabonais le comprennent. Surtout il est temps que notre réaction déjà si remarquable depuis un an, nous amène au sursaut ultime. Au sursaut final», a-t-elle prescrit, relevant que «la situation qui s’aggrave de jour en jour nous interpelle tous en tant que citoyens. Elle interpelle au plus haut point les partis politiques et les associations qui composent la Coalition».
Benoit Mouity Nzamba, président du Parti gabonais du progrès (PGP), qui ne voit en l’acte de l’huissier qu’un subterfuge, estime pour sa part qu’il participe des manœuvres politiques d’intimidations contre Jean Ping. En direction des partis politiques, le leader du parti politique auquel Jean Ping a adhéré a exhorté à la vigilance. «Nous devons rester d’autant plus vigilants que dans le contexte actuel, le régime multipliera ces actions désespérées. En effet comme nous l’observons depuis des mois, il n’a rien d’autre à nous opposer», a-t-il indiqué.
En direction de la communauté internationale, Françis Aubame, le président des Souverainistes-Ecologistes, l’a appelé à se «déterminer sur un point qui importe aux Gabonais : l’élection présidentielle volée. C’est ce que nous attendons d’elle. Qu’elle dise que le gouvernement qui est en place est un gouvernement illégitime. Il doit céder la place sans effusion de sang… Parce qu’il n’y a pas deux genres de démocraties. Il n’y a pas une démocratie pour le Nord, et une démocratie pour le Sud. C’est la règle fondamentale de la démocratie : le respect de la vérité des urnes», a-t-il rappelé, soulignant que l’opposition n’entend rien du dialogue intensifié entre le gouvernement gabonais et l’Union européenne.
L’ancien Premier ministre, Jean François Ntoutoume Emane, pour sa part, a adressé un appel à l’ensemble des citoyens engagés dans la lutte pour l’alternance. «La résistance ce n’est pas seulement l’affaire des leaders, des présidents des partis politiques, des enfants, c’est l’affaire de tout le monde… Nous ne sommes pas de ceux-là qui jouaient parmi nous, des caméléons, pour nous trahir. Ils sont partis pour quelques miettes, quelques millions d’argent. Nous on est inoxydables, parce que nous avons des convictions, vous avez des convictions. Et la grande conviction qui nous habite, c’est le Gabon, la grandeur du Gabon. Même s’il faut qu’on nous lie pour cet idéal-là, nous mourons pour la grandeur du Gabon. Il nous faut continuer à nous mobiliser derrière Jean Ping, notre président élu», a-t-il conseillé avant de noter que le budget de l’Etat, tout récemment rendu public, est un faux budget. Son élaboration d’apparence cohérente relèverait d’ingénieries comptables.
Auteur : Alain Mouanda