Alors qu’elle avait récemment rejeté et critiqué la trêve sociale signée par les ministres de l’Economie et du Budget, la Fédération des syndicats des régies financières et des administrations assimilées (Fesyrefaa) a consenti à suspendre sa grève, pour donner ses chances à la réussite de la trêve sociale envisagée par le ministre de la Fonction publique.
Jean-Marie Ogandaga serait-il plus fort que Jean-Fidèle Otandault et Régis Immongault réunis ? La question pourrait surprendre. Pourtant, le ministre de la Fonction publique semble sur la voie de réussir un grand coup, contrairement à ses deux collègues du Budget et de l’Economie, dont la trêve sociale de trois ans, signée en septembre, est encore loin de faire l’unanimité au sein des régies financières. Farouchement opposée, jusqu’à demander la tête de Régis Immongault avec lequel ses rapports sont plus tumultueux, la Fesyrefaa a décidé, lundi 16 octobre, de suspendre son mouvement de grève.
Si la décision de l’aile dite radicale des syndicats des régies financières est inédite, c’est parce que Wilfried Mvou-Ossialas et les siens l’ont motivée par une curieuse raison : la trêve sociale. Notamment celle envisagée par le ministre de la Fonction publique au sujet de laquelle les différents partenaires sociaux de l’Etat sont invités, depuis quelques jours, à discuter avec le membre du gouvernement. Il y a encore quelques jours, une éventuelle trêve sociale avec le gouvernement, le Fesyrefaa ne voulait pas en entendre parler. L’organisation syndicale avait d’ailleurs vivement critiqué celle signée entre les ministres du Budget et de l’Economie (déléguée), l’assimilant à «une escroquerie de plus pour le pays».
Depuis, la lettre de Jean Didier Mbatchi Bayonne, adressée récemment aux ministres du Budget, de l’Economie et du Pétrole, semble lui avoir donné raison. Le président de l’intersyndicale des régies financières et administrations assimilées leur a rappelé leur promesse sur la mise en place d’un comité bipartite visant à déterminer les niches de recette et les taux de répartition. Une promesse contenue dans le protocole d’accord signé le 27 septembre dernier.
En étant «choisi» par le Fesyrefaa pour mener les négociations sur la trêve sociale à venir, Jean-Marie Ogandaga semble avoir séduit par son approche jugée «moins agressive» par certains, quand d’autres relèvent une stratégie ayant consisté à faire entendre le discours de la «vérité» aux membres de la fédération syndicale. Le ministre de la Fonction publique n’a d’ailleurs pas manqué de demander aux syndicalistes un cahier des charges dans lequel devront être mentionnées des «demandes réalistes», liées à leurs différentes revendications. Comme quoi, ni les menaces ni les mesures disciplinaires n’auront permis d’apaiser les tensions entre les régies financières et le gouvernement.
Or, pour Jean-Marie Ogandaga, «le Plan de relance économique initié par le gouvernement ne peut être possible qu’à condition qu’il y ait la paix dans ce pays. La paix sociale, la paix économique et toutes les autres formes de paix, dont la paix du cœur».