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Le « Front uni » solidaire à Jean Christophe Owono Nguema

Le groupe parlementaire de l’opposition au Sénat « Front Uni » s’est réuni lundi à Libreville autour de son président Jean Eyeghe Ndong, pour fustiger la convocation d’un de ses membres , Jean Christophe Owono Nguéma, qui, a déclaré le 19 octobre dernier que la révision constitutionnelle en cours aboutira à l’établissement d’une monarchie au Gabon, tout en en appelant à l’insurrection.

Selon un communiqué parvenu à l’agence gabonaise de presse, ce groupe parlementaire de l’Opposition au sénat a exprimé le caractère arbitraire de la convocation de son membre, Jean Christophe Owono, eu égard à son statut de parlementaire.

« Le groupe parlementaire Front uni tient à rappeler que l’article 38 de la constitution notamment la loi numéro 1/94 du 18 mars 1994 stipule qu’ ‘’ aucun membre du parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. Tout membre du parlement ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi , recherché ou arrêté en matière criminelle, correctionnelle, ou de simple police qu’avec l’autorisation du bureau de la chambre intéressé, sauf en cas de flagrant délit ou de condamnation définitive. La détention ou la poursuite d’un membre du parlement est suspendue jusqu’à la fin de son mandat, sauf en cas de levée de l’immunité parlementaire », rappelle le communiqué.

Fort de cette logique, le groupe parlementaire s’interroge sur la nature du flagrant délit qui semble être retenu par le procureur de la République, au regard de la rapidité de la convocation, soit onze jours après la déclaration du sénateur de l’union nationale sur TV5 Monde.

La réaction du groupe parlementaire de l’Opposition fait suite au cours point de presse tenu dimanche dernier par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Steeve Ndong Essame Ndong. a annoncé que le sénateur de la commune d’Oyem et 6éme vice président du sénat, Jean Christophe Owono Nguema, est visé par une enquête de flagrance ouverte, pour incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat à la suite de sa déclaration du 19 octobre 2017, sur les antennes de la chaîne française TV5 Monde.

« Le 19 octobre 2017, sur les antennes d’une chaîne de télévision internationale, le vénérable Jean Christophe Owono Nguema appelait la population gabonaise à descendre dans la rue pour affronter les forces de défense et de sécurité, et à se révolter contre l’autorité de l’Etat. Ces propos pourraient constituer un flagrant délit au sens de la loi pénale gabonaise et justifier, conformément à l’article 38 susvisé, la convocation de ce sénateur pour être entendu devant les officiers de police judiciaire agissant sous ma direction », a précisé le procureur.

Pour le procureur, la convocation du parlementaire n’est pas synonyme de poursuites. C’est seulement au terme de l’enquête, c’est à dire après que les officiers de police judiciaire aient réuni tous les éléments susceptibles d’amener le procureur à engager des poursuites contre Jean Christophe Owono Nguema, pour incitation à la révolte contre l’autorité de l’Etat.

« Si monsieur Jean Christophe Owono Nguema ne se présente pas le 30 octobre 2017 à l’antenne anti criminalité de la direction générale des recherches, comme il l’a dit, je peux vous assurer qu’en matière d’enquête de flagrant délit, les officiers de police judiciaire disposent des prérogatives de puissance publique » ; a-t-il martelé avant de conclure que « l’immunité parlementaire en matière d’enquête de flagrant délit ne joue pas en faveur du sénateur d’Oyem ».

Le groupe Front Uni prévoit une conférence de presse, ce mercredi 1er novembre 2017.

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