Lancées le 30 octobre à Libreville, les assises nationales sur la revalorisation de la pension de retraite visent à déterminer les nouveaux paramètres du régime des retraites. L’objectif est de reconsidérer la position du retraité, désormais perçu comme un agent économique, un consommateur : quelqu’un à même de redynamiser la demande.
Les assises nationales sur la revalorisation de la pension de retraite se sont ouvertes le 30 octobre à Libreville. S’achevant le 10 novembre, cette rencontre tripartite entre l’Etat, le patronat et les syndicats vise à trouver un accord sur les nouveaux paramètres à mettre en œuvre dans le calcul des pensions, afin d’assurer aux bénéficiaires une vie honorable.
La pension de retraite est présentée comme un droit acquis par un actif en contrepartie de son activité professionnelle. Après une période de cotisation plus ou moins longue, l’actif prend sa retraite et bénéficie d’une pension de retraite, c’est-à-dire d’une somme qui lui est versée tous les mois.
L’ambition de ces assises qui s’achèvent le 10 novembre, est de déterminer les nouveaux paramètres du régime des retraites. Il s’agit d’inverser la tendance pour donner à l’actuel système de sécurité sociale, datant de 1975, toute sa rigueur et toute sa place. «Investir dans un tel socle signifie investir dans la justice sociale et le développement économique», a déclaré le Premier ministre à l’ouverture des travaux. Selon Emmanuel Issoze-Ngondet, «la protection sociale contribue à la croissance économique, en améliorant la productivité du travail et en renforçant la stabilité sociale, tout en réduisant la pauvreté. En temps de crise, comme celle que nous subissons actuellement, la protection sociale agit comme stabilisateur anticyclique».
Dans cet ordre d’idées, le chef du gouvernement a dit accorder une large place au secteur social dans le Plan de relance économique (PRE). Au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), gérant la branche vieillesse au Gabon, l’on est d’avis que le système en vigueur, vieux de 40 ans, est arrivé à essoufflement. «Il faudrait d’abord essayer d’allonger la durée assurantielle pour étaler la dépense dans le temps», a confié un expert de la CNSS.
«Il faut ensuite augmenter les moyens de financement de la caisse : revoir les cotisations, le taux de remplacement pour qu’ils correspondent à la réalité socio-économique du moment. Et qu’on se fonde dans le moule des autres Etats membres de la Cipres (Conférence interafricaine de la prévoyance sociale, ndlr)», a poursuivi Janvier Ntoutoume.
Autant d’éléments sur lesquels devront donc s’accorder l’Etat, le patronat et les syndicats. «Il y a beaucoup à faire pour en venir à parler de la branche vieillesse. Car celle-ci nécessite des études actuarielles et une augmentation des cotisations», a indiqué le président de la Confédération syndicale du Gabon (CSG). «Or, s’agissant de ce dernier aspect, beaucoup d’entreprises sont en train de fermer. Ce qui est paradoxal, car les cotisations de la sécurité sociales sont tributaires du marché de l’emploi», a indiqué Camille Mombo Mouelet.
Au Gabon, la définition du retraité est assez mitigée. Pour beaucoup, il s’agit de quelqu’un qui doit être laissé pour compte, quelqu’un qui, à la limite, va de la vie professionnelle au cimetière. Or, d’autres estiment que le retraité doit être perçu autrement : comme un agent économique, un consommateur, quelqu’un à même de redynamiser la demande. D’où la nécessité de reconsidérer le régime des retraites dans le pays.