Au Gabon, le personnel de la Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers (SGEPP), la société qui gère le stock et distribue le carburant dans tout le pays, a déclenché vendredi 3 novembre une grève d’avertissement de deux jours. La grève a été motivée par un refus de leur direction d’augmenter la masse salariale à cause de la crise pétrolière qui plombe les résultats de leur société. Sentant venir un plan de licenciement massif, le personnel a anticipé en élaborant son propre plan social que la direction rejette.
Sous une tente, assis et écoutant la musique comme à une veillée mortuaire, ces pétroliers pensent à leur avenir. Sur des morceaux de drap blanc, ils ont consigné leurs revendications : 12 mois de salaire équivalent à un bonus de bonne séparation, 48 mois de salaire brut en cas de licenciement pour motifs économiques et 48 mois de salaire en cas de départ négocié.
« Vous ne pouvez pas avoir un partenaire en face alors que vous venez pour négocier et qu’il vous répond « non, non, non » sans essayer de reprendre point par point. Est-ce que c’est sérieux ? », se demande Bertrand Imallet, un ancien délégué du personnel qui déplore la radicalisation de la direction.
Pour Alexandre Okouni, le directeur général de la SGEPP, cette grève est totalement étrange. « Le fondement sur lequel ils se basent selon lequel il y aurait un plan de licenciement n’est qu’une vue d’esprit, explique-t-il. Au niveau de la direction générale de la SGEPP, je dis bien qu’il n’y a aucun plan de licenciement et encore moins un plan social pour laisser un seul employé de la SGEPP sur le bord de la route, c’est-à-dire le mettre au chômage ».
Le mouvement prend fin ce samedi 4 novembre, mais le personnel promet une autre grève plus robuste. Aucune perturbation dans les stations-service n’a été constatée.