70% de baisse du budget sur quatre ans. Tel est le principal élément pouvant justifier les difficultés de fonctionnement auxquelles est confronté le Conseil national de la Communication (CNC), dont les agents sont récemment entrés en grève.
Dans la foulée de la grève lancée le 27 octobre dernier par les agents du Conseil national de la Communication (CNC) pour réclamer le paiement de leurs primes et de meilleures conditions de travail, le président de cette institution s’est exprimé sur cette actualité, le 6 novembre.
Jean-François Ndongou a brossé un tableau «sombre» de cette institution chargée de la régulation du paysage médiatique national, qu’il dirige depuis mars 2014. Le malaise y est profond d’autant, que l’institution est dans l’incapacité de supporter la plupart de ses charges. La faute à un budget ayant, entre temps, subi des coupes drastiques. «Depuis que je suis là, le budget de fonctionnement de l’institution a considérablement baissé. Il a baissé de 70% et le peu que nous avons nous sert beaucoup plus à payer les primes. Ça oblitère énormément le fonctionnement», a expliqué l’ancien ministre de l’Intérieur.
Cette situation a entrainé la suspension de plusieurs missions de cette structure à l’exemple des stages et séminaires auxquels ont droit les fonctionnaires. «On ne peut plus envoyer les fonctionnaires en stage ou en séminaire. Moi-même, en tant que président, je ne peux plus assurer la représentation de l’institution auprès des autres institutions sœurs d’autres pays. Je ne peux pas répondre à leurs invitations parce que le budget qui nous est accordé est insignifiant», a précisé Jean-François Ndongou.
Selon le président du CNC, cette baisse de budget serait une des raisons de la grève des agents de cette institution. Toutefois, Jean-François Ndongou n’a pas totalement excusé ses administrés. S’agissant des primes, notamment, il a souligné qu’elles ne reposent en effet sur aucune base juridique, à l’exception de celles des Conseillers-membres. «Je dis qu’ils ont aussi tort parce que s’ils revendiquent des primes qui ne sont pas assises sur une base juridique. C’est une pratique qui a été instaurée, mais qu’il va falloir revoir pour s’ajuster par rapport au niveau du budget actuel. Peut-être que cette partie sera négociée en accord avec le ministère du Budget au cours d’un entretien, s’il souhaite nous expliquer ce qu’il faut pour un fonctionnement optimal de l’institution», a-t-il expliqué.
Dans son argumentaire, Jean-François Ndongou assure qu’il fut un temps où les crédits étaient très élevés au CNC. Et cela avait donc motivé ses prédécesseurs, «sur un certain nombre de considérations», à distribuer des primes aux agents. D’où ces primes ne reposant sur aucune base juridique. Il estime donc que pour ces primes, il faut revenir à l’orthodoxie.
«Les primes, oui. Mais pourquoi les primes ? Avons-nous des ressources suffisantes pour soutenir cette distribution des primes ? Pour quel rendement ? Il faut donc revoir tout ça et surtout ceux qui peuvent effectivement les mériter», a-t-il déclaré, assurant par ailleurs que les Conseillers-membres en ont droit dans la mesure où le règlement le prévoit.
Evoquant par ailleurs la suspension de la fourniture des journaux au CNC, Jean-François Ndongou reconnaît la véracité de ce fait, l’expliquant par des arriérés de 6 à 7 millions de francs que l’institution doit à la Sogapresse. «Comme nous n’avons pas payé, elle a suspendu la fourniture des journaux. On va la régler dès qu’on aura une mise à disposition du trésor. Ce sont des dépenses urgentes q