En grève de la faim depuis le 1er novembre, le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR) avait affiché, à l’annonce de sa grève, son opposition au projet de la révision constitutionnelle. Il préconise plutôt l’élection d’une assemblée constituante, plus légitime pour le faire selon lui.
L’aspect amaigri, visage pâle, l’ancien vice-premier ministre en charge de l’habitat qui entame ce mercredi sa deuxième semaine de grève de la faim, n’avait pas l’ambition d’être tendre pour que son cri destiné à sauver le Gabon rencontre l’adhésion du plus grand nombre.
Opposé à la démarche actuelle d’une révision constitutionnelle, le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR) avait regretté, lors de l’annonce de son jeûne politique «le passage en force du Gouvernement». S’interdisant de justifier les positions d’acteurs politiques sur la question, jugées parfois trop radicales, il a estimé que ce passage en force du gouvernement est inacceptable.
«A mon sens, le dialogue national et politique a failli sur la question de la Constitution. Il y aurait fallu prendre l’engagement au dialogue national de faire élire une assemblée nationale constituante, ce qui implique la fin de l’Etat-PDG. Parce que l’Etat-PDG c’est l’Etat d’une oligarchie, d’un groupe qui s’accapare tout, tous les postes de nomination», avait-il commenté.
Alors qu’il avait appelé à une repentance nationale, l’originaire de la province de la Nyanga, province pétrolifère, s’était étonné de ce que «cette province par exemple n’a quasiment personne dans la haute administration. Je ne fais pas là dans le repli identitaire. Mais c’est un constat de voir que l’essentiel du pétrole qui sort de Mayumba ne permet pas aux ressortissants de la Nyanga d’avoir des hauts cadres dans la haute administration», avait relevé Bruno Ben Moubamba.
«Voilà pourquoi il faut résister, y compris par la grève de la faim au passage en force, à l’utilisation de la force psychologique, active ou passive. Moi, j’ai du respect pour les institutions, à commencer par la principale institution. Mais il est de mon devoir de parler pour la mémoire des Gabonais. Nous avons besoin d’aller vers l’élection d’une assemblée nationale constituante, c’est-à-dire qui revoit la Constitution et non cette révision constitutionnelle qui a été vue au stade d’Angondjé entre quelques copains et quelques coquins qui se sont partagés des prébendes et qui n’ont pas la légitimité pour réviser la Constitution», avait dit le président de l’ACR.
Auteur : Alain Mouanda