Le Gabon a lancé une vaste opération d' »amélioration des recettes douanières » et de « réduction de la fraude transfrontalière », a appris l’AFP de sources officielles, tandis que la libre-circulation dans la sous-région a récemment été actée.
« On est parti de constats, comme la baisse des recettes douanières ou l’augmentation (de la présence dans le pays) de marchandises prohibées », a déclaré jeudi le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni Aila Oyouomi.
« On veut renforcer le contrôle des biens et des personnes aux frontières », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à la présidence gabonaise, à Libreville.
Cette opération, baptisée « Aigle-Douane », a pour objectif « d’optimiser les recettes douanières et de protéger les consommateurs des produits et trafics illicites en tous genres », selon un communiqué des Douanes gabonaises daté de mercredi.
« Le coup d’envoi de cette campagne a été supervisé par le directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, preuve de l’importance qu’accorde à celle-ci le numéro un gabonais », a commenté dans son édition de jeudi le quotidien pro-gouvernemental L’Union.
Lancée officiellement mercredi dans port d’Owendo, principale voie d’entrée maritime du pays en périphérie sud de Libreville, cette « opération coup de poing » devrait s’étendre dès les prochains jours à l’ensemble du territoire, dans les différents postes frontaliers du pays, les marchés, les surfaces commerciales, les entreprises et concernera également les véhicules à immatriculation temporaire, toujours selon l’Union, qui cite le directeur général des Douanes, Raymond Okongo.
En mars, dans le cadre d’une opération anticorruption, le directeur général des Douanes de l’époque, Alain Ndjoubi Ossamy, avait été inculpé et incarcéré pour « détournement de deniers publics et faux en écriture ».
Trois anciens hauts responsables des douanes avaient déjà été écroués pour corruption en 2004.
« Il y a urgence à agir, chacun devrait se féliciter de cette opération », a ajouté jeudi le porte-parole de la présidence.
Fin octobre, le Gabon, comme les cinq autres pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), avait acté le principe de libre-circulation des personnes au sein de la zone régionale.
Le porte-parole du gouvernement gabonais avait déclaré à cet occasion qu’il y avait des « vraies craintes » vis-à-vis de cet accord, notamment sécuritaires et économiques.
La libre circulation des personnes et des biens est une question majeure en Afrique, à la fois politique et économique, ceci alors que le commerce intra-africain reste encore peu développé.