Plus d’un an après la présidentielle de 2016 à laquelle il a pris une part active, aux côtés de Jean Ping, le président de Le Gabon nouveau (LGN) songe déjà à l’échéance de 2023 et «ses cruciaux enjeux». Mike Jocktane appelle l’opposition à éviter les erreurs du passé.
L’élection présidentielle de 2023, Mike Steeve Jocktane y pense déjà. Si certains, notamment au sein de l’opposition, ne manqueront pas de lui faire à nouveau le reproche d’avoir «trahi» la lutte pour la reconnaissance de la victoire supposée de Jean Ping en août 2016, le président de Le Gabon nouveau (LGN) a préparé sa réponse : il s’agit «de nous préserver de nouvelles souffrances». Sur la page Facebook de sa jeune structure politique, jeudi 9 novembre, il rappelle que la prochaine présidentielle recèle de «cruciaux enjeux», qui devraient contraindre l’opposition à se poser des questions, à initier «des débats francs, ouverts, lucides et rationnels» et à faire le bilan.
Selon Mike Jocktane, l’opposition, y compris celle jugée «radicale» conduite par Jean Ping, aurait, en effet, beaucoup à gagner en se penchant d’ores et déjà sur le sujet. «Il lui faudra se débattre pour retrouver son unité», estime le président de LGN, croyant savoir que ce ne sera pas facile. «Il y a cette hypothèse incompréhensible à l’opposition qui estime qu’il ne faut participer à aucune activité politique, tant que Ali Bongo est au pouvoir ! Il y a aussi que cette opposition refuse de faire le bilan de tous les boycotts inutiles, afin d’essayer de signer un nouveau pacte avec les électeurs. Pourquoi l’opposition semble-t-elle tant avoir peur de se regarder dans le miroir ? Malgré tout, je pense que les lignes devraient bouger à partir de 2018, avec les élections législatives.»
Pour l’ancien vice-président démissionnaire de l’Union nationale (UN), «la politique de la chaise vide n’a jamais été une bonne stratégie politique». Du côté du pouvoir, prévient-il, la question de la présidentielle est déjà sur la table de réflexion. «Pour le PDG, cette élection est plutôt un référendum. Que pensent les électeurs de la gouvernance du PDG durant les mandats de la dynastie Bongo ? Telle est la question. Inutile de dire que diverses stratégies de conservation du pouvoir sont sur leur table», met-il en garde.
Espérant avoir jeté un pavé dans la mare, Mike Jocktane reconnaît toutefois qu’à l’heure actuelle, «chez nous, il est presqu’interdit de parler de 2023». Pour lui, cette frilosité tient d’un fait : «notre incapacité à nous projeter sur le long terme et donc à nous enfermer dans la gestion du quotidien (par) simple pilotage à vue». Son mouvement politique, lui, entend organiser dans les semaines qui viennent un séminaire baptisé «Journées gabonaises de prospective : quel Gabon en 2030 ?»