Moins de deux mois seulement après la signature de la trêve sociale entre le gouvernement et l’intersyndicale des régies financières, le climat se dégrade entre les deux partenaires. L’intersyndicale des régies financières appelle à nouveau à la grève.
La trêve sociale signée le 28 septembre entre le gouvernement et l’intersyndicale des régies financières va-t-elle volé en éclat ?
Apres une longue grève qui avait sérieusement pénalisé les caisses de l’Etat, le gouvernement avait réussi à négocier un accord avec l’aile dite modérée des syndicats des régies financières. Les deux parties avaient signé le 28 septembre, une trêve sociale de 3 ans sur la base de plusieurs engagements. Notamment, le paiement des primes et arriérés de primes à hauteur de 12 milliards de francs CFA, ainsi que la mise en place d’un comité bipartite prévu à cet effet.
Moins de deux mois après l’entrée en vigueur de cet accord, les syndicalistes décident de ne plus le respecter. Ils annoncent une nouvelle «grève illimitée» sur toute l’étendue du territoire national.
L’intersyndicale des régies financières accuse le gouvernement de ne pas vouloir mettre en place le comité bipartite de suivi de la trêve sociale contenu dans l’accord. En effet, c’est ce comité qui doit élaborer le nouveau mécanisme de gestion des primes et bonus arrêté d’un commun accord.
C’est une attitude plutôt «surprenante et affligeante», estime le gouvernement qui dit ne pas se reconnaître dans les raisons évoquées par l’intersyndicale des régies financières.
«Le gouvernement a bel et bien respecté le protocole de la trêve sociale que les syndicalistes sont en train de violer. Tout cela pour prétendre à une prime de performance qui ne se justifie aucunement dans la réalité. Le comité bipartite a été bel et bien mis en place par un arrêté signé par les trois ministres concernés et cela dans le délai prévu. Il est en théorie en train de travailler, puisque l’avant-projet de texte de l’arrêté sur la prime d’incitation à la performance a été communiqué à l’intersyndicale des régies financières, ce dernier l’ayant même partagé sur les réseaux sociaux», soutiennent les ministres de l’Economie, du Budget et des Hydrocarbures.
La prime spécifique d’incitation à la performance (PSIP) est payée sur la base d’une allocation de 20% des ressources exceptionnelles, prélevées sur la hausse des recettes, le taux de recouvrement élevé. Or, la poursuite de la grève des services qui collectent les recettes fiscales et douanières en vue de renflouer les caisses qui payent ces primes et bonus, ruinerait davantage les efforts mutuels consentis par les différentes parties.
«Le budget alloué à cette prime n’est donc pas fixe, mais varie au gré de la performance de ses percepteurs. Personne n’est performant en cessant le travail. L’intersyndicale est en train de faire baisser elle-même la prime qu’elle va toucher», assure le gouvernement.