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Situation confuse au Zimbabwe : un convoi de chars aperçu près d’Harare

Un convoi militaire de plusieurs chars a été aperçu roulant vers Harare ce mardi en fin de journée, au lendemain de menaces proférées par le chef de l’armée à l’encontre du régime de Robert Mugabe. Le parti présidentiel assure de son côté qu’il n’y a « pas de coup d’État en cours », tout en accusant le chef de l’armée de « trahison ».

• Ce que l’on sait de la situation à Harare

Un convoi militaire a été vu ce mardi sur l’une des artères principales menant à la capitale zimbabwéenne.

« J’ai vu un long convoi de véhicules militaires, dont des chars, il y a environ une heure. Je ne sais pas dans quelle direction ils allaient », a indiqué à l’Agence France-Presse une vendeuse se trouvant à proximité du centre commercial Westgate. Des mouvements de troupes confirmés par les agences de presse Reuters et AP.

Cette dernière évoque aussi trois véhicules de transport de troupes, avec à leur bord de nombreux soldats, qui se dirigeaient en direction d’un camp de l’armée situé dans la banlieue d’Harare.

• Les menaces du général Constantino Chiwenga

Ces mouvements de troupes interviennent au lendemain de déclarations menaçantes émanant du général Constantino Chiwenga, le chef de l’armée.

« La purge actuelle, qui vise clairement les membres du parti [Zanu-PF, au pouvoir, NDLR] qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance, doit cesser immédiatement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée lundi 13 novembre au quartier général de l’armée, face à 90 hauts responsables de l’armée. « Nous devons rappeler à ceux qui sont derrière ces dangereuses manigances que lorsqu’il s’agit de protéger notre révolution, l’armée n’hésitera à intervenir », a-t-il martelé.

Une mise en garde inédite au chef de l’Etat qui a suscité, ce mardi, une ferme réaction de la Zanu-PF, laquelle a accusé Constantino Chiwenga de “conduite relevant de la trahison”.

Dans son communiqué, le parti présidentiel affirme que les critiques du chef de l’armée étaient “clairement destinées à perturber la paix nationale (…) et démontrent une conduite relevant de la trahison de sa part, étant donné que cela a été fait pour encourager au soulèvement”.

• Le contexte de « purge » et de lutte au sommet du pouvoir

Les menaces du général Chiwenga sont intervenues après l’annonce du limogeage de l’un des fidèles du président zimbabwéen : le vice-président Emmerson Mnangagwa.

Éjecté le 7 novembre de son poste de numéro deux du régime par Robert Mugabe pour « manque de loyauté », Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a annoncé le lendemain avoir fui le pays. « Mon départ soudain a été causé par les menaces incessantes à mon égard (…) par ceux qui ont tenté précédemment de m’éliminer, notamment en m’empoisonnant », a-t-il expliqué.

Le vice-président limogé a également violemment attaqué Robert Mugabe et son épouse, Grace : la Zanu-PF est « un parti contrôlé par du menu fretin indiscipliné, égoïste et servant ses propres intérêts, qui tient son pouvoir non du peuple et du parti, mais de (…) la famille du président, qui a privatisé (…) notre institution tant aimée », a notamment asséné celui que l’on surnomme « Crocodile » pour son intransigeance.

Ce limogeage intervient alors que Robert Mugabe, 93 ans, le chef d’État le plus âgé de la planète, a été investi par la Zanu-PF en vue de l’élection présidentielle de 2018. Mais la bataille fait rage pour sa succession. Sa femme, Grace, connue pour ses frasques, a clairement fait connaître son intention de prendre la succession de son mari à la tête du parti qui a conduit la lutte du pays pour l’indépendance, préalable à sa succession à la tête de l’Etat.

Par Jeune Afrique avec AFP

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