Des filiales du premier groupe bancaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), BGFI Bank, sont placées sous surveillance par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac).
Le groupe bancaire dirigé par le Gabonais Henry-Claude Oyima a des soucis à se faire. Récemment sa filiale de la République démocratique du Congo (RDC) a été accusée par l’ONG The Sentry, de l’acteur George Clooney, d’être parmi «les financiers du terrorisme» dans le monde. Cinq de ses filiales viennent d’être placées sous surveillance de la Cobac.
Les 2 et 3 novembre 2017, rapporte l’Agence Ecofin, la deuxième réunion du collège des superviseurs de BGFI Bank, organisée par la Cobac, à Libreville, a débouché sur la mise sous surveillance de cinq filiales de ce groupe bancaire.
Selon le compte rendu de cette réunion fait par le secrétaire général adjoint de la Cobac, Maurice Christian Ouanzin, les filiales du groupe présentent une «situation financière globalement satisfaisante». Toutefois, a expliqué Maurice Christian Ouanzin, «pour ce qui concerne la situation prudentielle, huit (8) filiales présentent une situation satisfaisante alors que cinq (5) autres affichent une situation moyenne, à surveiller».
Le secrétaire général adjoint de la Cobac a précisé, selon Ecofin, que «certaines filiales bancaires du groupe laissent entrevoir une maîtrise insuffisante de certains risques, en liaison avec des cas de fraudes qui interpellent, du fait des complicités internes relevées» C’est le cas du piratage informatique que la filiale du Gabon a connu en février 2017, lequel a engendré une lourde perte, avec la constitution conséquente de provisions pour y faire face. Il en est de même de la filiale de la (RCD), confrontée au cours de cette année, à des problèmes de conformité.
De nouvelles réglementations sur le contrôle interne, basée sur les risques sont en gestation. En attendant, a relevé Christian Ouanzin, une mission ciblée sur la comptabilité et le système informatique vient de s’achever auprès de la filiale bancaire gabonaise, après la mission ciblée sur les engagements, intervenue à fin mars 2016.
L’on souligne également que d’autres missions ont été diligentées auprès de la filiale bancaire congolaise en mai 2016, ciblées sur les engagements et les opérations de transfert, et dans la filiale bancaire équato-guinéenne, à la fin du mois de septembre 2015, sur le suivi des recommandations de la mission de juin 2012.
La Cobac s’est gardée de révéler les deux dernières branches de BgfiBank sous surveillance. Mais l’on sait, sur la base des dernières données disponibles, que le groupe est aujourd’hui présent dans 11 pays d’Afrique.
Auteur : Désiré Clitandre
