Léandre Nzué et Aurélien Ntoutoume, tous deux militants du Parti démocratique gabonais (PDG) n’ont pas fini de s’opposer dans le 2e arrondissement de la commune de Libreville. A six mois des prochaines législatives, les deux «camarades» s’accusent déjà mutuellement par médias interposés.
Qui de Léandre Nzué et d’Aurélien Ntoutoume Mebiame l’emportera sur l’autre ? Les deux PDGistes sont loin d’être de bons «camarades», et leur rivalité dure depuis des années. La principale raison : le leadership politique de Nkembo dans le 2e arrondissement de Libreville. Chacun veut l’incarner, pour être mieux vu du «distingué camarade président». Manque de pot pour l’un comme pour l’autre, ils ont tous les deux été élu membres du bureau politique (MBP) de leur parti au terme du vote organisé le week-end dernier à Libreville. Une élection ayant donné lieu, ces derniers jours, à de nouvelles accusations portées par chacune des parties. Le conflit des deux rivaux s’est à nouveau déporté dans la presse locale.
Evoquant des «entourloupes» du parti au pouvoir dans le 2e arrondissement de Libreville, La Loupe du 14 novembre (n°353) accuse Léandre Nzué d’avoir «sacrifié» Henry Paul Nang Biyoghe, le secrétaire fédéral du PDG, en l’envoyant défier le député du 1er siège de la circonscription à l’élection du MBP. Le conseiller d’Ali Bongo aurait craint de se frotter lui-même au député, «au risque de subir des moqueries et connaître l’humiliation et le ridicule» face à celui que l’hebdomadaire présente comme un élu ayant «ses tentacules fortement implantées dans la quasi-totalité des familles de Nkembo, Atong Abè, Campagne, Atsib Ntsos, Plaine-Oréty, Etam Alo, Mimbang mi Ntang». Rires du côté des soutiens de Léandre Nzué.
Dans sa parution du 15 novembre (n°190), Le Soleil accuse Aurélien Ntoutoume Mebiame d’être le véritable auteur, sinon l’instigateur de l’article paru la veille dans La Loupe, et titré : «Le pigiste de La Loupe reprend du service». S’en suit alors un portrait pour le moins dévalorisant du prétendu «député par défaut du 1er siège du 2e arrondissement», que l’hebdomadaire ponctue par l’évocation des «multiples déconvenues électorales» de l’élu dans sa circonscription. Aux élections locales de 2013, rappelle l’hebdomadaire, colistier et directeur de campagne de la liste du PDG à Nkembo, Aurélien Ntoutoume Mebiame «a été incapable de faire gagner sa liste malgré les moyens colossaux mis à sa disposition», «à la présidentielle de 2016, le camarade Aurélien, toujours grâce à son mentor politique de Bikélé, est désigné contre l’avis de tous coordonnateur de la campagne dans le 2e arrondissement. Là aussi, échec retentissant», se rappelle l’hebdomadaire.
A six mois des législatives, s’il n’est pas encore sûr d’être désigné par l’exécutif du parti, Le Soleil prédit déjà un «énième échec» d’Aurélien Ntoutoume Mebiame à Nkembo. Les soutiens de Léandre Nzué prétendent d’ailleurs que sa victoire aux législatives de 2011, Aurélien Ntoutoume Mebiame la doit au conseiller d’Ali Bongo, alors qu’il était secrétaire d’arrondissement. Vrai ou faux ? En attendant, les défenseurs du député continuent de croire que Léandre Nzué a tenté de mettre les bâtons dans les roues de son «camarade» à l’occasion de l’élection du MBP. Le temps de la vraie camaraderie est décidément révolu au PDG.