La confédération syndicale Dynamique unitaire a rejeté, le 17 novembre à Libreville, l’ensemble des conclusions issues de la concertation tripartite (gouvernement-patronat-syndicats) sur la modification du décret relatif aux pensions.
Réunie le 17 novembre à Libreville, la confédération syndicale Dynamique unitaire a catégoriquement rejeté les conclusions de la réunion tripartite (gouvernement-patronat-syndicats) sur la modification du décret relatif aux pensions, organisée du 30 octobre au 10 novembre dans la capitale gabonaise.
Les leaders syndicaux ont notamment évoqué les angoisses du travailleur, perplexe sur sa probabilité de jouir de ses 30 années de cotisation, si jamais le texte venait à être adopté. Dynamique unitaire a estimé, en effet, que les propositions de cette concertation, à laquelle elle n’a pas été associée, cacheraient des desseins inavoués : la précarisation du travailleur gabonais.
«Mettre la retraite à 63 ans et fixer la durée maximum de l’assurance à 30 ans relève d’un non-sens, quand on sait qu’on intègre le marché du travail de plus en plus jeune. Que fait-on des travailleurs qui feront plus de 30 ans d’activité, c’est-à-dire, ceux qui travailleront avant 33 ans ?», a interrogé le président de Dynamique unitaire.
Pour Jean Rémy Yama, il ne fait aucun doute que l’objectif est d’asphyxier d’avantage les travailleurs, par des prélèvements cachant mal la volonté du gouvernement de diminuer les salaires des agents publics.
Par ailleurs, Dynamique unitaire soutient que le plafonnement de la durée de l’assurance n’est pas accompagné d’un plafonnement des cotisations ; et que la modification du décret permettra à l’Etat de prélever sur les bonifications indiciaires de ces personnels. Une pension qui ne sera pas prise en compte à la retraite. La confédération syndicale est également d’avis qu’il subsisterait une incohérence entre le nouveau taux de prélèvement qui est de 8% et la formule de calcul de la pension retraite : 0.02 x salaire de base x durée.
«Ce conclave n’était qu’une réunion d’enregistrement. En effet, tout ce qui est sorti de ce conclave figurait déjà dans la proposition de décret du ministre de la Prévoyance sociale disponible avant le début de la réunion, et rien n’a changé. Ceux qui affirment que la durée de la carrière qui est de 37 ans après la mise en place du nouveau système de rémunération, serait maintenant de 30 ans (durée maximum de l’assurance), se trompent lourdement. La logique voudrait que les deux soient liés, mais malheureusement ce n’est pas le cas», a déploré Jean Remy Yama.