Comme il y a six mois, le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) remonte au créneau pour exiger le paiement des prestations des pharmacies à l’endroit des assurés de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (CNAMGS). La dette s’élève aujourd’hui à 3 milliards de francs.
Réunis en assemblée générale, le 28 décembre dernier, les responsables des officines pharmaceutiques partenaires de la Cnamgs et membres du Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) ont fixé au 25 janvier 2018 la date limite de paiement des impayés de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (Cnamgs). Des impayés chiffrés aujourd’hui à 3 milliards de francs.
La nouvelle présidente du Sypharga, Lise Nzé Nkouré, dit ne pas comprendre les causes de la situation actuelle, d’autant plus que la convention liant la Cnamgs aux pharmacies partenaires dispose que «les règlements doivent s’effectuer tous les quinze jours». Elle a, par la suite, qualifié d’«inquiétante» l’augmentation des impayés de la Cnamgs auprès de leurs pharmacies.
En juillet 2017, le Sypharga était déjà monté au créneau pour exiger le paiement de la dette de la Cnamgs à son égard. Le 20 juillet précisément, les pharmaciens avaient en effet donné dix jours à la Cnamgs pour l’épuration totale de ces impayés, s’élevant alors à 4 milliards CFA. Et dix jours plus tard, l’organisme ayant siège sur le Boulevard de l’indépendance (Bord de mer) avait payé cette dette à hauteur de 50 %. Aujourd’hui, six mois plus tard donc, la dette est remontée à 3 milliards de francs, et le Sypharga indique à la Cnamgs la date milite du 25 janvier 2018 pour le paiement de ces impayés. Passé cette date, les pharmacies partenaires procéderont à la suspension des services offerts aux abonnés de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale. La rupture de fournitures concerne les abonnés des fonds 2 (Gabonais économiquement faibles) et 3 (agents publics).
Fer de lance de la politique sociale du gouvernement, la Cnamgs est elle-même confrontée au non-reversement, par le Trésor public, des cotisations des agents publics. Conséquence : les pharmacies ne parviennent plus à payer leurs fournisseurs nationaux dans les délais, et ces derniers ont tout le mal du monde pour payer régulièrement leurs échéances auprès des centrales d’achat basées à l’étranger. Une situation difficilement vécue par les officines pharmaceutiques parce qu’elle engendre une perte de confiance des fournisseurs à leur égard.
La Cnamgs n’a pas, à ce jour, réagi aux plaintes et menaces du Sypharga.