Des centaines de pêcheurs artisanaux de la capitale économique du Gabon se sont récemment vus refuser leurs autorisations pour l’année 2018 par l’Agence nationale de pêche et d’aquaculture (ANPA), qui leur reproche plusieurs manquements à leurs obligations.
L’année 2018 s’annonce mal pour les pêcheurs artisanaux de Port-Gentil. Faute d’autorisations délivrées par l’ANPA, aucun des 239 demandeurs sur les 427 pêcheurs officiellement recensés dans la ville ne pourra exercer son activité tout au long de la nouvelle année. Il leur est reproché de ne pas respecter les mesures en vigueur dans le secteur. Nontsé Loïs Aléla, la directrice générale de l’ANPA, est personnellement allée leur annoncer la mauvaise nouvelle récemment, non sans leur porter quelques conseils, a rapporté ce week-end Gabon 24.
«Nous nous sommes rendus compte que les pêcheurs ne déclarent pas leurs captures, tout comme ils ne paient pas la taxe à la production. De plus, le poisson qui est pêché est mis dans une embarcation qui est censée être salubre. Or, la plupart des embarcations contrôlées n’avaient pas de certificats sanitaires attestant de la salubrité de leurs pirogues», a justifié le premier responsable de l’ANPA au terme d’une réunion pour le moins houleuse avec les pêcheurs à Port-Gentil.
Si Nontsé Loïs Aléla a rappelé les pêcheurs à leurs obligations, ces derniers ont estimé que certains reproches ne devraient pas leur être faits. Sur la déclaration de la quantité prélevée, par exemple, certains pêcheurs assurent qu’il ne leur revient pas de mettre à la disposition des autorités ces informations. Ils ont dit ne pas être «les coursiers» de l’ANPA, qu’ils ont exhorté à se rapprocher elle-même des pêcheurs pour recueillir les données dont elle a besoin. Mais là encore, si des agents de l’ANPA se sont quelquefois rapprochés d’eux, les pêcheurs ont rapporté à leur patronne qu’il s’était souvent agi de racket. Toutefois, pour tenter de faire revenir l’administration sur sa décision, les pêcheurs artisanaux de Port-Gentil ont promis de régulariser leur situation, y compris pour la salubrité de leurs embarcations. A moins d’exercer dans l’illégalité.