Critiqué sur les réseaux sociaux pour avoir participé à l’élaboration du rapport sur l’impact économique et social du groupe Olam au Gabon, le Secrétaire exécutif de Brainforest a réagi, jeudi 31 mai, assurant que seule son expertise a été sollicitée. Il s’est défendu d’avoir été corrompu par le groupe singapourien.
Pour avoir participé à l’élaboration de l’étude sur l’impact économique et social du groupe Olam depuis la réorientation stratégique opérée au Gabon en 2010, Marc Ona Essangui est victime d’attaques sur les réseaux sociaux depuis la présentation officielle dudit rapport, le 29 mai dernier à Libreville. Acteur de la société civile, réputé proche de l’aile dure de l’opposition gabonaise, est accusé par certains de s’être vendu au pouvoir. Sur sa page Facebook, jeudi 31 mai, le Secrétaire exécutif de Brainforest s’en est vivement défendu. «Nous n’avons pas été sollicités parce qu’on veut nous corrompre. D’ailleurs, personne ne peut nous corrompre», a-t-il déclaré.
Pour le Prix Goldman 2009, seule son expertise dans le domaine de la protection de l’environnement a été sollicitée dans le cadre de cette étude. Aussi, a-t-il tenu à rappeler : «Quand un cabinet sollicite notre expertise, on l’a lui apporte parce qu’on l’a.» Le patron de Brainforest n’aurait d’ailleurs vu aucun mal à apporter son expertise au pouvoir en place, si celle-ci avait été sollicitée. Pour lui, la science est différente de la politique. «Je ne suis pas de ceux qui pensent que faire de la politique, rien que la politique, est utile pour le Gabon», s’est-il défendu.
Si Marc Ona Essangui a dit mal comprendre les critiques portées contre lui ces derniers jours, c’est parce qu’il perçoit le rapport récemment présenté comme «une aubaine pour le Gabon». Aussi, a-t-il estimé que l’étude réalisée par le cabinet Mays Mouissi Consulting est «du pain béni pour ceux qui s’interrogent sur les activités d’Olam au Gabon». Ce travail, a-t-il indiqué, «permet aux Gabonais de voir si les actions menées par l’opérateur économique satisfont les populations».
Le Secrétaire exécutif de Brainforest a également estimé que ce rapport, comme d’autres que son ONG a pu réaliser ces dernières années, «est un outil d’aide à la décision», aussi bien pour la structure qui la sollicite que pour les autorités gouvernementales. L’objectif, selon Marc Ona Essangui, est d’en finir avec la «spéculation».
«Il y a trop de spéculations. Or, le siècle dans lequel nous vivons les spéculations n’ont plus droit de cité. Ce sont les faits et l’expertise qui comptent. Et lorsqu’on a des faits, on les analyse», s’est-il plaint, assurant ne pas être devenu un intime du patron d’Olam par le biais de sa participation à l’élaboration de l’étude. Il en a voulu pour preuve que le projet Graine a été arrêté en raison de «la pression» exercée par Brainforest sur le même groupe singapourien, il y a quelques temps. «Nous avons publié trois rapports contre cet opérateur économique», a-t-il tenu à rappeler, non sans se réjouir du fait que l’expertise gabonaise ait été sollicitée pour le dernier rapport.
Pour Marc Ona Essangui, «l’avenir du Gabon réside sur la prise de conscience de ce que personne ne viendra faire le Gabon à notre place, comme le disait Grégorie Ngbwa Mintsa».