Alors que la date du scrutin n’est toujours pas connue, le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, a annoncé le début de l’opération de mise à jour du fichier électoral en vue des législatives.
Un mois et demi après la dissolution de l’Assemblée et la démission du gouvernement qui devait organiser les élections législatives avant la fin du mois d’avril, Lambert Noël Matha a remis le processus électorale en route. « Vendredi 15 juin va démarrer sur l’ensemble du territoire national, l’opération de révision de la liste en vue de la constitution du fichier devant servir aux scrutins immédiats à savoir, l’élection des députés », a annoncé le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse mercredi 13 juin.
Le but de l’opération, qui s’étendra jusqu’à la fin du mois de juin, est d’enregistrer les nouveaux arrivants dans le fichier électoral national, à savoir les citoyens qui ont atteint 18 ans, âge légal pour devenir électeurs, et de remettre à jour les listes des différentes circonscriptions. Selon les estimations du ministère de l’Intérieur, il serait entre 20 000 à 25 000 nouveaux votants.
Crispation dans l’opposition
Priorité du nouveau gouvernement qui a prêté serment le 7 mai dernier, ce scrutin – constamment repoussé depuis deux ans – sera le premier depuis la crise post-électorale de 2016. Les législatives, dont la nouvelle date n’a pas encore été annoncée, doivent être organisées par le tout nouveau Centre gabonais des élections mis en place fin avril. Cette institution, qui remplace l’ancienne commission électorale est composée d’un mélange de membres nommés par l’opposition et par le pouvoir en place. Elle présidée par l’ancien magistrat Moïse Bibalou Koumba et devra harmoniser, avec le gouvernement, le recensement des électeurs, imprimer les cartes d’électeurs et fixer une date pour ces élections.
Ces législatives font l’objet d’une forte crispation au sein de l’opposition où aucune stratégie commune n’a été adoptée. Un noyau de proches de l’opposant Jean Ping, candidat malheureux de la dernière présidentielle remportée par Ali Bongo, prône toujours le boycott tandis que les poids lourds de l’opposition comme Guy Nzouba Ndama, Alexandre Barro Chambrier ou encore Casimir Oye Mba ont déjà fait part de leur volonté de participer à ce scrutin. Jean Ping ne s’est pas encore publiquement exprimée sur la stratégie à adopter pour ce scrutin.