Au terme d’un séjour de 12 jours à Libreville, la délégation du Fonds monétaire internationale (FMI) conduite par Alex Segura-Ubiergo affirme que le Gabon pourrait enregistrer une croissance de 2% en 2018 contre 0,5% en 2017.
Le Fonds monétaire internationale (FMI) annonce une croissance de 2% pour l’économie gabonaise en 2018. L’information a été rendue publique dans le cadre des conclusions préliminaires annoncées le 25 juin 2018, après le séjour dans la capitale gabonaise d’une délégation du FMI dans le cadre de la réalisation de la deuxième revue de l’accord élargi du Gabon, au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Les conclusions préliminaires prévoient un redressement de la croissance économique en 2018. Celle-ci pourrait atteindre 2% contre 0,5% en 2017. «La performance du programme a été faible avec des dérapages budgétaires substantiels et des progrès lents sur les réformes structurelles», notent le FMI, indiquant que «les autorités ont accepté de prendre de fortes mesures correctives».
Selon le chef de la mission du FMI, Segura-Ubiergo, «l’activité économique semble se stabiliser, avec une croissance estimée à environ 0,5% en 2017. Les secteurs traditionnels de l’activité économique (pétrole, commerce et services) étaient faibles, mais une activité robuste dans l’extraction minière, l’agriculture et le bois a permis à l’économie d’éviter une récession». «Cela suggère que certains éléments de la stratégie de diversification des autorités commencent à avoir un impact positif», a-t-il déclaré.
Le FMI indique également que l’inflation a été modeste et se situe à 2,7%. «La croissance économique devrait reprendre en 2018 et atteindre 2%, soit un rebond plus modeste que prévu. Néanmoins, les perspectives à moyen terme restent favorables si des politiques adéquates sont mises en œuvre comme prévu».
Pour les experts du FMI, «les perspectives restent bonnes pour une reprise graduelle alimentée par une augmentation des investissements privés à grande échelle dans l’infrastructure de transport du Gabon et dans ses secteurs d’exportation».
Toutefois, ceux-ci ont exprimé leur préoccupation quant à la faiblesse des résultats du programme, aux dérapages budgétaires substantiels et aux progrès décevants des réformes structurelles. Le déficit budgétaire global (base caisse) a baissé d’environ 3% du PIB, globalement en ligne avec les projections du programme. Cela a contribué à contenir la dette publique (y compris les arriérés intérieurs) à environ 63% du PIB. Mais la composition de l’ajustement était moins qu’optimale, car elle reposait sur une forte baisse des investissements publics, ce qui peut avoir un impact négatif sur la croissance.
Les progrès ont également été insuffisants pour contenir les dépenses courantes (salaires et traitements, transferts, subventions et comptes spéciaux) et la faiblesse des recettes non pétrolières. Les progrès réalisés pour éliminer les arriérés intérieurs et extérieurs ont également été plus lents que prévu, et de nombreuses réformes structurelles importantes ont été retardées ou n’ont pas été mises en œuvre comme prévu.
«Les autorités ont reconnu la nécessité de renforcer la mise en œuvre du programme et ont convenu de mettre en œuvre des mesures décisives à travers le budget supplémentaire de 2018», a indiqué le chef de la délégation du FMI.