Grâce à un «montage pétrolo-financier» autour de la Redevance minière proportionnelle (RMP), le gouvernement va générer 247,7 milliards de FCFA par an. Une enveloppe qui servira à payer les salaires des fonctionnaires.
Confronté à de sérieuses tensions de trésorerie, le gouvernement va effectuer une «manœuvre originale» pour renflouer ses caisses et payer les fonctionnaires. Alors que la Redevance minière proportionnelle (RMP) servait déjà à payer une partie des émoluments des agents publics, cette taxe a été réaménagée pour générer plus de marges financières à l’État.
Dans sa parution du 23 octobre, La Lettre du Continent évoque un «montage pétrolo-financier pour payer les salaires des fonctionnaires». Ainsi, a révélé la lettre d’informations confidentielle, «tous les opérateurs pétroliers et miniers du pays ont été avertis par courrier que la RMP allait devoir être acquittée non plus en devises comme autrefois, mais en nature».
En d’autres termes, les pétroliers, principaux contributeurs de la RMP, devront affecter des volumes de brut à l’État, que Gabon Oil Company (GOC) se chargera de vendre et d’en affecter les bénéfices au Trésor public. «Les volumes de brut ne devraient pas être commercialisés par la GOC elle-même, mais par les traders avec lesquels elle travaille, au premier rang desquels Vitol», a indiqué La Lettre du Continent.
Dans tous les cas, la compagnie nationale des hydrocarbures devrait hériter de 600 000 barils par mois. Ce qui rapportera à l’État plus de 20,6 milliards de francs CFA par mois. Soit plus de 247,7 milliards de francs CFA par an. Une manne non négligeable pour l’État, qui a reversé 735,1 milliards de francs CFA de salaires aux agents du secteur public (hors parapublic), en 2018. Reste à savoir qu’elle sera la réaction des opérateurs pétroliers face à cette nouvelle disposition autour de la RPM.