Les élèves de Mbigou, ville située dans la province de la Ngounié, éprouvent toutes les peines du monde à suivre les cours à distance. Entre l’absence de postes téléviseurs et les coupures de courant, l’expérience est tout sauf aisée.
Comme beaucoup le craignaient, le système de téléenseignement mis en place par le gouvernement pour contourner les contraintes imposées par le Covid-19 se heurte à certaines réalités dans l’hinterland. Il s’agit notamment de l’absence de postes téléviseurs dans certains foyers ou les coupures intempestives de courant. C’est le cas à Mbigou, ville située dans la province de la Ngounié.
«Certains élèves ici, n’ont pas de télévision chez eux et sont obligés, pour ceux qui le peuvent, de se rabattre chez les voisins. Par ailleurs, les cours qui passent à la télé, on ne les comprend pas vraiment bien : les professeurs expliquent vite et on n’a pas le temps de mémoriser et recopier de longues phrases, sans oublier qu’il n’y pas de rediffusion», a regretté une élève sur Gabon 1re.
Un véritable casse-tête pour les élèves de cette localité, dont près de 100 sont en classe d’examen, eux qui sont le plus concernés par le programme de téléenseignement initié par le ministère de l’Education nationale. «Nous avons au moins 600 élèves qui sortent des villages. Et dès que les cours ont été arrêtés le 14 mars, la population scolaire s’est vidée», a souligné le proviseur du lycée Amiar Nganga de Mbigou.
Selon Jean-Pierre Tsamba, dans certains villages il n’y a ni eau ni courant et le téléphone ne passe pas. «On se demande bien comment ces élèves qui sont dans ces villages, vont suivre les cours à distance. Là est tout le problème», s’est inquiété le chef d’établissement. Que faire dans ces conditions, à l’approche des examens de fin d’année, Mbigou n’étant pas la seule localité confrontée à cette amère expérience ?
Jean-Pierre Tsamba a proposé que les examens se basent sur les cours dispensés durant les deux premiers trimestres, avant l’avènement du Covid-19. «Si les concepteurs des épreuves touchent les progressions prévues pour le 3e trimestre, il y aura un réel problème», a-t-il conclu. Un nœud gordien que le gouvernement a intérêt à dénouer pour le bien des élèves.