De milliers de Gabonais ont eu le malheur de constater qu’ils ne sont plus éligibles à la mesure de gratuité de l’électricité. Naturellement, les regards se tournent vers Ali Bongo, l’instigateur de cette mesure, et la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Pas sûr cependant qu’ils soient les premiers responsables de cette situation.
En vue d’aider au mieux les populations à affronter la crise du Covid-19, le président de la République a pris une batterie de mesures, dont la gratuité de l’eau et l’électricité. En ce qui concerne l’électricité, après plusieurs couacs à mettre au crédit de la mise œuvre d’une mesure d’une telle ampleur, de milliers de Gabonais ont pu bénéficier de crédits d’électricité de 20 000 francs CFA.
Lors de la première phase de cette mesure, entre mars et avril, plus de 248 000 clients (particuliers) de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ont eu l’électricité «cadeau». Le Covid-19 étant toujours d’actualité, la mesure a été reconduite. Dès l’effectivité de la deuxième phase, le 25 mai, les plateformes d’obtention des crédits d’électricité (le site edan.seeg-gabon.com et le centre d’appel «1442») ont été pris d’assaut par les populations.
Toutefois, beaucoup de clients ayant bénéficié de crédits d’électricité lors de la première phase, ont eu le malheur de constater qu’ils n’étaient plus éligibles à la deuxième. Sur la plateforme edan.seeg-gabon.com, en introduisant leur numéro de compteur, ils ont reçu le message suivant : «compteur inconnu ou non retenu». La gratuité de l’électricité étant une mesure présidentielle, Ali Bongo a-t-il intimé l’ordre d’en exclure certains Gabonais ? Il n’en est rien, pas officiellement en tout cas.
Selon certaines indiscrétions, le gouvernement aurait simplement décidé de réduire drastiquement l’enveloppe de 3,7 milliards de francs CFA consacrée à la première phase de la mesure, à défaut de son annulation. Ce qui a donc contraint la SEEG à exclure de milliers de bénéficiaires de la première phase. En effet, a informé la SEEG, le 26 mai, seuls les compteurs ayant une puissance maximale de 3 kW sont désormais éligibles, contrairement à la première phase qui prenait en compte les compteurs de 6 kW.
Toutefois, même certains clients de 1, 2 et 3 kW n’arrivent pas à entrer en possession de leur crédit d’électricité. Sur le site de la SEEG, ils reçoivent aussi le même message démoralisant : «compteur inconnu ou non retenu». Dans ce lot de clients, une proportion parvient tout de même à recevoir le code Edan pour les unités d’électricité, mais celui-ci n’est pas reconnu par le compteur. Cette catégorie de clients a-t-elle aussi été exclue, ou est-ce simplement un dysfonctionnement au niveau de la SEEG ?
Quoi qu’il en soit le gouvernement gagnerait à édifier l’opinion sur ces différentes situations. Car en l’absence de communication, le nom d’Ali Bongo est sur les lèvres de milliers de Gabonais mécontents.