Disant craindre pour le Gabon après les discours de haine aux relents tribalistes diffusés sur les réseaux sociaux ces derniers jours, visant notamment son leader Jean Ping et ses principaux soutiens, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) accuse explicitement le pouvoir en place d’être à la manœuvre et invite les populations à ne pas se laisser abuser et à éloigner tout esprit de discorde.
Affirmant tenir un «rôle de repère, de référence et de gardien inlassable de la préservation du Gabon contre toutes les velléités et ruses conduisant à la guerre civile», la Coalition pour la nouvelle République (CNR) a exprimé ce vendredi 29 mai sa «vive préoccupation» face aux discours de certains qu’elle dit «tentés par les thèses et les démons du tribalisme».
«Certains veulent entraîner le pays vers d’autres chemins, rejoignant ainsi les rangs des partisans de la terre brûlée qui sont à l’œuvre, depuis qu’ils ont été rejetés par le peuple gabonais aux présidentielles d’août 2016», soupçonne la coalition formée autour de Jean Ping, qui croit savoir que ces voix, adeptes supposés de la discorde, «restent actuellement très marginales».
Aussi, la CNR exhorte-t-elle les Gabonais «à se montrer particulièrement vigilants et intraitables, pour éloigner notre pays du piège de la discorde». «Les Gabonais sont suffisamment meurtris. Le Gabon est particulièrement éprouvé. Partez, mais ne brûlez pas le Gabon. Aucun Gabonais ne vous le pardonnera», lance la coalition, sans nul doute à l’adresse des tenants du pouvoir qu’elle accuse d’être à la manœuvre, tout en affirmant qu’elle n’entend pas «laisser prospérer les germes du repli ethnique».
Ces derniers jours, la CNR et particulièrement son leader et les soutiens de celui-ci ont été la cible d’attaques particulièrement violentes, notamment après les révélations faites sur les accusations de viol sur mineure portées contre Fabien Méré, un des plus fervents défenseurs de Jean Ping. Plusieurs faux communiqués censés émaner de l’administration publique ont également été diffusés sur les réseaux sociaux, dont l’un accuse l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 d’avoir contaminé au Covid-19 des habitants d’Awendjé à travers un prétendu don de pagnes effectué dans ce quartier de Libreville.