Le gouvernement a annoncé un deuil national de sept jours à compter de ce mardi
Le président burundais, Pierre Nkurunziza, âgé de 55 ans, est décédé lundi des suites d’un « arrêt cardiaque ». Il s’apprêtait à quitter le pouvoir après 15 années à la tête du pays marquées par l’appauvrissement de sa population.
« Le gouvernement de la République du Burundi annonce avec une très grande tristesse aux Burundais et à la Communauté internationale le décès inopiné de son Excellence Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, survenu à l’hôpital du Cinquantenaire de Karuzi (centre-est), suite à un arrêt cardiaque », a annoncé mardi la présidence dans un communiqué.
URGENT: Le Gouvernement de la République du Burundi annonce avec une très grande tristesse le décès inopiné de Son Excellence Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, survenu à l’Hôpital du Cinquantenaire de Karusi suite à un arrêt cardiaque ce 8 juin 2020. pic.twitter.com/PP46kKzAM5
— Burundi Government (@BurundiGov) June 9, 2020
Son état de santé se serait dégradé dimanche
Le texte détaille les derniers jours du président Nkurunziza : après avoir assisté à un match de volley-ball le samedi 6 juin, il a dans la nuit du 6 au 7 ressenti un malaise et « s’est vite rendu à l’hôpital ». « Le dimanche, son état de santé s’est amélioré et il s’est entretenu avec les personnes qui étaient à côté de lui », poursuit le communiqué. « A la très grande surprise » de chacun, dans la matinée « du lundi 8 juin 2020, son état de santé a brusquement changé avec un arrêt cardiaque ».
« Malgré une prise en charge intense, continue et adaptée, l’équipe médicale n’a pas pu récupérer le patient », ajoute le communiqué, précisant que l’équipe médicale pluridisciplinaire a tenté pendant « plusieurs heures » de le réanimer.
Son mandat devait s’achever en août
On ignorait mardi si l’arrêt cardiaque auquel a succombé le président est consécutif à une infection au Covid-19. Son épouse avait récemment été admise à Nairobi pour y être soignée, certaines sources à Bujumbura affirmant qu’elle avait contracté le nouveau coronavirus. Pierre Nkurunziza et son épouse pasteur avaient à de nombreuses reprises minimisé la gravité de la pandémie de nouveau coronavirus.
Dans son communiqué, le gouvernement a annoncé un deuil national de sept jours à compter de mardi. Les drapeaux du pays seront en berne pour la même période. Nkurunziza présidait depuis 2005 aux destinées du Burundi, l’un des pays les plus pauvres de la planète. Le 20 mai, son successeur et dauphin désigné, Evariste Ndayishimiye, a été élu pour le remplacer à la tête de l’Etat, Pierre Nkurunziza ayant décidé de ne pas se représenter. Son mandat devait se terminer en août.
Le Burundi est classé parmi les trois pays les plus pauvres au monde selon la Banque mondiale, qui estime que 75 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, contre 65 % à l’arrivée au pouvoir de Pierre Nkurunziza en 2005.
20 Minutes avec AFP