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Gabon : L’investissement public n’est pas le moteur de la croissance, selon le FMI

Selon une «évaluation de la gestion des investissements publics au Gabon entre 2010 et 2019», réalisée par le Fonds monétaire international, l’efficacité des investissements publics au Gabon est insignifiante du fait de l’absence d’un système de planification de ces investissements qui limite le rendement sur la croissance.

Dans son rapport d’assistance technique sur l’évaluation de la gestion des investissements publics au Gabon entre 2010 et 2019, publié le 8 juin, le Fonds monétaire international(Fmi) souligne que l’investissement public au Gabon ne stimule pas la croissance et que les dépenses d’investissement ne se traduisent pas automatiquement par une accumulation réelle d’actifs, ce qui soulève des questions sur l’efficacité réelle de ces dépenses.

«L’investissement public n’a cessé de croître de 2009 à 2013, année où il a culminé à 15,2% du PIB. Il a enregistré une croissance moyenne de 5,7% entre 1990 et 2018. Parallèlement, l’investissement privé a diminué, tout comme la croissance et le stock de capital public», indique ce rapport de 69 pages. En termes de qualité des infrastructures, l’efficacité des investissements publics a baissé de moitié du niveau optimal prévu, contre une baisse de 20 % dans le monde et en Afrique subsaharienne, ainsi qu’une baisse de 31 % au sein de la zone des États membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). Selon les économistes ayant participé à cette analyse, l’amélioration de l’efficacité des investissements publics est essentielle, compte tenu des contraintes du budget actuel du Gabon.

L’évaluation a également révélé des faiblesses dans la planification des investissements publics. Les rôles stratégiques et opérationnels ne sont pas clairement définis et de multiples acteurs établissent des listes séparées et non coordonnées de projets qui ont parfois peu de chose à voir avec la liste finale sélectionnée pour être incluse dans la loi budgétaire. Par ailleurs, le choix des prestataires chargés des travaux est essentiellement basé sur des accords tacites ; le suivi de la mise en œuvre des projets n’est ni centralisé ni suffisamment supervisé, ce qui se traduit par une mauvaise exécution budgétaire, physique, financière et comptable synchronisée.

«Ces défauts de planification ont un impact direct sur l’allocation des ressources et l’exécution des projets. En l’absence d’une planification bien coordonnée, l’allocation des ressources pour les dépenses d’investissement dans le budget-programme devient incomplète et subjective. Une pratique qui manque à la fois de transparence et de contrôle approprié», souligne le rapport.

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