Annoncé depuis plusieurs semaines, le gouvernement a finalement adopté, le 12 juin 2020 en Conseil des ministres, le projet de loi de Finances rectificative pour l’année 2020.
Cette révision du budget de l’État s’imposait en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’économie nationale et de la chute des cours des matières premières, notamment du pétrole et du manganèse. Ainsi, avec le nouveau contexte actuel marqué par un ralentissement de l’économie mondiale dont le Gabon est fortement tributaire, les principales hypothèses du cadrage macroéconomique envisagent désormais une chute du prix du baril du pétrole gabonais à 30 USD contre 57 USD dans la loi de finances Initiale (LFI). Malgré un maintien de la production pétrolière à 10,4 millions de tonnes métriques ; une baisse de 15,3 %, par rapport à la LFI, des exportations de manganèse à 5,985 millions de tonnes métriques au lieu de 7,069 millions de tonnes métriques avec un prix de vente de la tonne de manganèse en moyenne de 147,3USD contre 204,1 USD dans la LFI, soit une baisse de 27,8 %.
Sur cette base, le budget est équilibré en ressources et en charges à 3 047,1 milliards de francs contre 3 330,7 milliards de francs dans la loi de finances initiale, soit une baisse de 9 % correspondant à 283,6 milliards de francs. Dans ce nouveau cadrage, le budget d’investissement pour l’année 2020 va baisser de 26 %. Initialement prévu à 513,2 milliards de francs (hors recettes affectées), il a été fixé à 380 milliards de francs. Soit une contraction de 133,2 milliards de francs.
Le gouvernement a décidé de mettre l’accent sur le renforcement du système de santé et de protection sociale ainsi que sur le soutien aux activités productives afin d’assurer la stabilité macroéconomique et préserver l’emploi.
Selon le ministère de l’Économie, les secteurs les plus impactés par la crise seront ceux du pétrole et des services pétroliers. Mais également les autres services tels que le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, les industries du bois, les BTP, le transport de passagers et le commerce hors biens alimentaires.
Maxime Serge MIHINDOU