La République démocratique du Congo continue de vivre au-dessus de ses moyens. Malgré les centaines de millions versés par le FMI et la Banque mondiale, le pays continue de creuser son déficit. En cause, notamment, le train de vie des institutions pléthoriques, résultats de l’alliance entre le président Félix Tshisekedi et la coalition de l’ancien président Joseph Kabila, majoritaire au parlement. Un collectif budgétaire est attendu et doit réduire de près de la moitié les dépenses de l’État. Mais les députés réclament une augmentation de 2 000 dollars par mois, la justifiant par l’augmentation des rémunérations de certaines institutions, dont la présidence occupée par Félix Tshisekedi.
Selon le rapport d’exécution du budget au premier trimestre, au vu des maigres recettes de l’État congolais, ce sont les institutions dans leur ensemble qui coûtent trop cher. Malgré la récession, les salaires et primes de leurs agents et personnels politiques ont été payés à près de 93 %, quoique de manière inégale. Seuls les ministères de l’Intérieur, de la Défense et la Commission électorale ont reçu l’ensemble de leur enveloppe de rémunérations.
Recrutement et hausse des salaires
Malgré cela, ces dépenses représentent, entre janvier et mars, plus de la moitié des dépenses (63 %) exécutées par l’État. Pour ce qui est de leur budget de fonctionnement, présentés dans ce document comme des dépenses de lutte contre la pauvreté, les institutions n’ont perçu en moyenne qu’entre 20 et 35 % des montants inscrits au budget 2020, mais c’était un budget historiquement haut, jugé irréaliste par le FMI.
Ce qui a agacé plus d’un député, c’est que la présidence s’est octroyé une augmentation d’un tiers de sa rémunération. En cause : le recrutement depuis janvier de 294 agents et un barème de rémunération revu à la hausse pour l’ensemble du personnel du cabinet du chef de l’État. Or la présidence avait déjà fait scandale à la publication du budget 2020, avec ses 54 conseillers spéciaux au rang de ministres, presque autant qu’au gouvernement.