Les évêques du Gabon ont lancé, le 24 juin, leurs cris de douleur en réaction au vote de la dépénalisation de l’homosexualité par la première chambre du parlement, disant non à cette décision.
Souvent accusée de mutisme face aux décisions gouvernementales mettant à mal le vivre-ensemble des Gabonais, l’Eglise catholique du Gabon, par le biais de ses évêques le 24 juin 2020, a décidé de rompre le silence et crier sa douleur, son indignation et son opposition au renoncement par les autorités de la pénalisation de la pratique de l’homosexualité.
«Au nom de la sagesse de nos ancêtres, contenue dans nos diverses cultures, qui célèbrent la Vie, l’Amour, la Famille, au nom de notre Constitution qui proclame l’attachement à nos valeurs sociales profondes et traditionnelles, à notre patrimoine culturel, matériel et spirituel, au nom de la considération que nous avons pour la Famille définie comme cellule de base naturelle de la société et du mariage, union entre deux personnes de sexe diffèrent, son support légitime, nous disons non à la dépénalisation de l’homosexualité», déclare l’Archevêque de Libreville Jean Patrick Iba Ba.
Conscient de leur responsabilité de pasteur, engagement à respecter toute personne quelle que soit l’orientation de sa vie, les évêques du Gabon assurent qu’il ne s’agit pas de diaboliser qui que ce soit, ni de jeter des pierres, mais de s’ouvrir à la vérité selon la bible qui affirme que : «l’homosexualité n’est pas un droit humain, mais, une aliénation qui nuit gravement à l’humanité car fondée sur aucune valeur propre à l’être humain».
«La Bible déclare que la personne humaine est créée homme et femme. Cette différence fonde leur relation et leur complémentarité et s’accomplit dans le mariage. Alors que, l’homosexualité falsifie l’anthropologie et banalise la sexualité», indique le Monseigneur.
Regrettant que certaines organisations internationales tendent à conditionner leur aide par l’acceptation des modes de comportements étrangers à nos mœurs, Jean Patrick Iba Ba et ses pairs exhortent les décideurs du Gabon à s’insurger contre ces méthodes malsaines en optant pour le combat de la liberté.
«Aujourd’hui plus qu’hier, il faut sortir des schémas qui nous rendent esclaves. La terre promise d’une réelle démocratie est à ce prix. S’asseoir sur ses propres avantages, en sacrifiant nos valeurs authentiques, c’est se renier soi-même et compromettre les générations futures», martèle-t-il, alertant sur les risques de déviation comportementale pour les consciences fragiles, mais également la discrimination et l’exposition y consécutive des homosexuels à des réactions hostiles.
«Nous invitons les plus hautes autorités de la République, à prendre leur responsabilité, pour que nos institutions se réconcilient avec le peuple gabonais et les valeurs qui font le creuset de notre patrimoine national», a-t-il conclu, sollicitant fraternellement de toutes les confessions religieuses, que soient organisés des temps de prière pour implorer le secours du Seigneur de l’univers en ces temps difficile.