À travers son ministre des Affaires étrangères, le Gabon a été salué et remercié pour les efforts ayant permis de clarifier et clore une affaire de contrebande pétrolière en Libye mettant en scène un navire battant pavillon gabonais. Les autorités du Gouvernement d’union nationale libyen ont, récemment, adressé une note à cet effet au gouvernement gabonais.
L’histoire débute fin mai dernier. Affrété par les Émirats arabes unis, un navire battant pavillon gabonais est arraisonné au large des côtes libyennes alors qu’il projetait de transporter du pétrole de Libye, en violation de l’embargo international, et en échange de «plusieurs millions de dollars». Ce qui, naturellement, a éveillé la suspicion et mis en cause la responsabilité du Gabon qui risquait là son bannissement de l’Organisation maritime internationale (OMI).
Mis au parfum, dès la fin de l’année 2019, du manque de sérieux du gérant du Registre International gabonais des navires (lire «Aux sources de l’intrigue») et bousculé par l’arraisonnement du pétrolier susmentionné, le ministère gabonais des Affaires étrangères a usé de transparence et de fermeté décisionnelle pour l’obtention d’un ‘’happy end’’ de cette affaire. Les choses rentrant dans l’ordre, les autorités du Gouvernement d’union nationale libyen n’ont pas manqué de saluer l’implication de Libreville dans ce dossier.
Dans un courrier adressé au ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le ministre libyen des Affaires étrangères, Muhammad Attahir Hamouda Sayala, écrit : «en reconnaissance à ce qu’ont réalisé les autorités de votre pays ami comme coopération quant à l’intention qui était de notifier à la Commission des Sanctions Internationales du Conseil de Sécurité concernant l’interdiction d’exporter du pétrole en dehors de la voie de l’Institution nationale du pétrole du Gouvernement d’union nationale ; j’ai le plaisir de vous exprimer, Excellence Monsieur le Ministre, tous mes remerciements et toute ma gratitude à propos de votre coopération et à celle des autorités de votre pays sur ce sujet».
Transférant la note verbale du ministre Libyen aux autorités gabonaises, l’ambassade de Libye au Gabon assure que ces remerciements concernent «les efforts fournis par les autorités gabonaises quant au fait d’avoir empêché un navire battant pavillon gabonais au large des côtes libyennes de mettre en exécution son projet qui était de récupérer une cargaison de pétrole à partir d’un des ports libyens de façon illégale». La représentation diplomatique libyenne à Libreville rappelle que l’opération du navire concerné «violait les lois internationales et les résolutions du Conseil de Sécurité au sujet de l’interdiction d’exporter du pétrole libyen en dehors de la voie de l’Institution Nationale du Pétrole du Gouvernement d’Union Nationale».
Pour le contexte, il convient de rappeler qu’un pétrolier battant pavillon du Gabon, affrété par une compagnie des Émirats arabes unis, a été intercepté fin mai, alors qu’il s’apprêtait à récupérer une cargaison de pétrole libyen et sans l’accord des autorités compétentes, à savoir la Libyan National Oil Corporation, établie à Tripoli. Ce qui a naturellement créé des remous dans la relation bilatérale entre les deux pays, rapidement éclaircis au regard de ces courriers adressés à la partie gabonaise. Tout est donc bien qui finit bien.