Validé par l’Assemblée nationale, le projet de loi consacrant la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon est en sursis au Sénat. Au regard des frictions et frustrations qu’ils suscitent, Pierre Claver Maganga Moussavou invite Ali Bongo à le faire retirer et privilégier la voie référendaire.
«Un projet de loi qui suscite frictions et frustrations doit être purement et simplement retiré», a estimé le 25 juin, le président du Parti social-démocrate (PSD). Selon l’ancien Vice-président de la République, le gouvernement doit en urgence retirer le projet de loi sur la dépénalisation de l’homosexualité soumis au Parlement, au risque de dresser la volonté générale contre la minorité. «Un passage en force risquerait de donner lieu à un soulèvement qui viendrait gêner la cohésion nationale», a estimé Pierre Claver Maganga Moussavou.
Validé par la première chambre du Parlement, le texte est en sursis au Sénat où le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale n’a pas eu d’arguments pour aboutir à sa validation le 25 juin. D’aucuns craignent que les sénateurs emboitent le pas des députés. Pierre Claver Maganga Moussavou appelle Ali Bongo à se saisir de cette question. «Le Président du PSD que je suis invite très logiquement le président de la République à faire retirer ce texte par son Premier ministre, afin de ramener dans le pays la sérénité déjà éprouvée par le Coronavirus», a-t-il dit.
Épousant visiblement l’idée émise par Edgard Owono Ndong, député du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Pierre Claver Maganga Moussavou appelle à une consultation du peuple par voie référendaire. «J’encourage le président de la République à utiliser la voie référendaire au lieu de jeter en pâture des députés ou sénateurs qui n’auront pas eu le temps de consulter ceux pour qui ils sont censés s’exprimer au Parlement», a-t-il déclaré. Pour rappel, le 23 juin à travers un vote à main levée, 48 députés ont voté pour la dépénalisation de l’homosexualité tandis 25 se sont abstenus et 24 ont voté contre.