Le président de l’Assemblée générale (PAN), Faustin Boukoubi a dans une longue interview accordée dans les colonnes du quotidien progouvernemental ‘’L’Union’’ appelé les gabonais à être tolérant envers les homosexuels, lesquels ne doivent pas faire l’objet d’une discrimination selon la loi N° 042/2018 du 05 juillet 2019 portant nouveau code pénal en République gabonaise dont la dépénalisation a été entérinée récemment par le retrait de l’alinéa 5 de l’article 402 qui réprimait l’homosexualité.
« Les frustrations et les appréhensions de nos concitoyens qui protestaient contre la dépénalisation de l’homosexualité étaient justifiées. Aussi avons-nous appelé humblement à la compréhension des uns et à la tolérance des autres », a lancé entendre M. Boukoubi.
Le PAN qui redoute la stigmatisation de cette catégorie des personnes dans la société a toutefois nuancé que la dépénalisation de l’homosexualité ne veut pas dire permissivité.
« Mais pénalités ou pas, cela ne changera rien aux yeux des tenants des considérations traditionalistes qui désapprouvent ces nouveaux modes de vie dont certains tirent leur bonheur », a-t-il relevé.
L’adoption de la dépénalisation de l’homosexualité par le parlement gabonais (Assemblée nationale et Sénat) en fin juin dernier a suscité un vif tollé dans l’opinion. L’opposition, les congrégations religieuses (Église catholique, Église évangélique, Églises pentecôtistes et charismatiques de réveille, l’Islam) et d’autres leaders de la société se sont insurgés contre cette loi controversée. Les religieux ont même introduit un recours auprès de la Cour constitutionnelle à l’effet d’annuler ou d’abroger la loi décriée déjà en vigueur dans le pays depuis quelques semaines.
Camille Boussoughou