Si la révision du Code pénal a défrayé la chronique à cause de la dépénalisation de l’homosexualité, aujourd’hui, ce sont d’autres dispositions du même code qui inquiètent la société civile et les hommes d’église au Gabon. Ce samedi 18 juillet, plusieurs pasteurs ainsi que des leaders syndicaux et d’associations se sont retrouvés dans une église pour amorcer une protestation pacifique contre ce code qu’ils trouvent trop répressif.
De notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
« C’est une loi discriminatoire ! Elle a été votée pour museler les gens que l’on ne veut pas entendre parler. » Le pasteur Georges Bruno Ngoussi de l’église Nazareth a coordonné la rencontre de protestation de la société civile contre le nouveau Code pénal. Son collègue Aimé Koumba de l’église Parole vivante résume les dispositions qui inquiètent.
« C’est un prédicateur. Il ne pouvait que critiquer ouvertement l’action du gouvernement, sous peine d’avoir trois millions de franc CFA d’amende ou des peines de prison. Si vous tenez un discours contradictoire à celui de l’État, vous pouvez aller en prison. Ce ramassis de code interdit pratiquement tout. Plus de marches, on ne peut plus dénoncer le fait que quelqu’un ait une nationalité douteuse, lorsqu’il se réclame de nationalité gabonaise… Vraiment, tout passe du simple à l’interdit. »
Un code inique selon la société civile
Connu pour ses prises de positions tranchées, Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance, dénonce une loi liberticide: « Vraiment, c’est une dérive ! Nous rejetons systématiquement ce Code pénal ! C’est un code pénal inique, inconstitutionnel et liberticide ! »
Le code contesté a été promulgué par le chef de l’État le 30 juin dernier. La société civile fait pression sur la Cour constitutionnelle qui doit statuer en dernier ressort sur le texte.