Au Gabon, les autorités veulent lancer une nouvelle radio sur les cendres d’Africa n°1. Ces dernières années, la marque a périclité à cause de problèmes financiers. Si son antenne parisienne devenue Africa Radio est retombée sur ses pattes, Africa n°1 Gabon a poursuivi sa descente aux enfers.
Au Gabon, les autorités veulent construire une nouvelle radio sur la base de ce qu’il reste d’Africa n°1. L’information a été rendue publique par le ministre de la Communication Edgard Anicet Mboumbou Miyakou. « L’objectif sera de voir comment liquider cette radio de façon définitive et, derrière, créer un nouvel outil à partir des cendres d’Africa n°1 », a-t-il déclaré.
Il faut rappeler qu’Africa n°1, qui a été pendant plus d’une décennie la radio la plus suivie du continent africain, était en fait une combinaison de deux radios. La première a été créée à Libreville en 1981 grâce à des capitaux gabonais et français. Elle diffusait essentiellement des programmes ciblant le public africain. La seconde entité de la marque, Africa n°1 Paris, a été lancée dans la capitale française en 1992 sur la base de capitaux français. Elle était éditée par Africa Media appartenant à Dominique Guihot.
Africa n°1 Gabon détenait 20% d’Africa n°1 Paris. L’antenne parisienne avait la particularité de diffuser 60% de contenu fourni par son partenaire gabonais et 40% de contenu local, donc français. Cette collaboration marchera pendant plusieurs années durant lesquelles la marque Africa n°1 affiche une audience hors du commun.
Au début des années 2010, la radio ne présente plus la même image. Les départs de nombreux actionnaires à l’origine du projet ont affaibli Africa n°1, notamment en Afrique où les audiences de la radio ont chuté. L’antenne parisienne va continuer de croître. De son côté, l’antenne de Libreville va continuer de sombrer. A cause de dettes et d’une dégradation de la situation des travailleurs, Africa n°1 Gabon va perdre sa fréquence. Dans le même temps, Africa n°1 Paris va changer de nom et de projet pour devenir Africa Radio, en avril 2019. La radio est désormais implantée en Côte d’Ivoire et au Congo.
C’est peut-être d’une destinée similaire que rêve le ministre gabonais de la Communication pour l’antenne locale d’Africa n°1, sous un nouveau nom et loin de la décadence de ces dernières années.
Servan Ahougnon