Devant les difficultés que rencontrent les acteurs de presse, « il avait été instauré un Fonds de soutien aux organes de presse », rappelle Norbert Ngoua Mezui, éditeur et directeur de publication du journal Nku’u le Messager.
A travers les seules ventes de journaux, les éditeurs ont du mal à récupérer les dépenses financières effectuées dans le processus de production. En général, les marchés publicitaires peuvent générer d’importants gains, mais plusieurs journaux ont souvent du mal à acquérir une part de marché publicitaire qui pourrait renflouer leurs caisses.
« Il avait été voté et promulgué en 2005, une loi instaurant le Fonds national de la presse. Nous sommes aujourd’hui en 2020 et le fonds n’existe toujours pas. Ce fonds concernait aussi bien la presse écrite que la presse audiovisuelle et la presse numérique. Ce qui laisse entendre que son montant devait être plus élevé que les 500 millions qui étaient exclusivement destinés à la presse écrite, dans le cadre de la subvention à la presse. Mais depuis 2005, ce fonds n’a jamais été mis en place. Aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, sans subvention, sans recette publicitaire, avec la chute des ventes, plusieurs vont mettre la clé sous le paillasson », s’inquiète le patron de presse.
Par ailleurs, il existe une subvention qui, aux yeux des médias, apparaît comme un léger soulagement. « Au début des années 2000, un groupe d’éditeurs avaient organisé des journées de réflexion sur les difficultés de la presse au Gabon. Parmi les résolutions issues de cette rencontre figurait la question d’une subvention à la presse écrite. Ensuite, une délégation d’éditeurs conduite par le défunt Abbé Noël Ngoua était allée poser le problème au président de la République, le défunt Omar Bongo Ondimba. Suite à cette rencontre, une loi fut votée et depuis 2001, l’État subventionne la presse écrite ; la presse en ligne a été incluse dans cette aide plus tard. Cette subvention est donc inscrite dans les lignes budgétaires du ministère de la Communication.