On s’y attendait un tout petit peu. Le Parti démocratique gabonais (PDG), via sa Commission permanente de discipline (CPD), s’est montré particulièrement ferme en sanctionnant vingt-cinq de ses parlementaires qui, lors de l’examen et l’adoption par le Parlement de la loi 006/2 020 du 30 juin 2020 portant modification du Code pénal, avaient exprimé un « vote dissident, attitude située aux antipodes des principes basiques de cette formation politique et du style de travail édicté par le secrétariat exécutif ».
Aux côtés de ces députés et sénateurs, Léandre Nzue, membre du Bureau politique, par ailleurs maire de Libreville, et Karine Cécilia Arissani-Ntoutoume Ondong, membre de la Chancellerie des Ordres du parti (Cop), en ont également eu pour leurs grades.
C’est le président de la CPD, Cyriaque Mvourandjiami, assisté de l’ensemble des membres de cet organe, qui a rendu publiques, samedi dernier, au siège du PDG, les décisions consacrant ces sanctions. Et à la lecture de ces mesures, le moins que l’on puisse dire est que, du côté de Louis, siège du parti au pouvoir, l’on ne semble pas du tout avoir apprécié l’attitude frondeuse de ses parlementaires.
D’où « la mise en demeure » doublée d’un « avertissement avec inscription au dossier » infligée à des figures importantes de cette formation politique. Notamment Léonard Andjembe, Martin Fidèle Magnaga, Firmin Idriss Ngari, Flavien Nzengui Nzoundou, Barnabé Indoumou Mamboungou, Blaise Louembe, Régis Immongault Tatangani, Guy Bertrand Mapangou, Pacôme Moubelet Boubeya, Malika Bongo Ondimba, Jean Bosco Ndjounga, etc.
Pour autant, ils ne sont pas les seuls à avoir fait les frais des débats survenus au sein des groupes parlementaires PDG lors de l’examen de la loi susmentionnée. Vu que Julien Nkoghe Bekale, membre du Comité permanent du Bureau politique, alors Premier ministre et principal défenseur du texte devant les deux Chambres du Parlement, écope également « d’une mise en demeure ». Tout comme Martin Mabala et Raphaël Mangouala, respectivement président du groupe parlementaire PDG à l’Assemblée nationale et au Sénat.
De manière globale, il leur est, entre autres, reproché « un management approximatif et une absence de concertation au sein du groupe parlementaire PDG au palais Léon-Mba ». Ce qui, s’agissant des deux derniers cités, ne devrait pas manquer de soulever la question de leur maintien à la tête des groupes parlementaires.
Pour Léandre Nzue, sa situation n’est guère enviable. D’autant plus qu’il s’est vu infliger « un avertissement » pour avoir, lors d’un point-presse, tenu des propos « de nature à faire la promotion des recrutements discriminatoires, toute chose contraire à la politique de l’égalité des chances prônée par le Distingué camarade président Ali Bongo Ondimba ». C’est dire que sa position au sein de sa famille politique et, partant, à la tête du Conseil municipal de Libreville pourrait être fragilisée.
J.KOMBILE MOUSSAVOU