La province du Moyen-Ogooué et la ville de Lambaréné sont dans le top 5 des régions et villes les plus touchées par la pandémie de Covid-19. Selon le coordinateur du Comité technique du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil), les cas de Lambaréné sont importés de Port-Gentil. Il songe d’ailleurs à une fermeture de la voie navigable Lambaréné-Port-Gentil.
«Il faut que les gens respectent les mesures barrières et arrêtent de faire le déni, alors qu’on enregistre les morts. 10 morts en 15 jours, on a augmenté le nombre de morts. C’est énorme», a déclaré sur les antennes de Radio Gabon, le coordinateur technique du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil). «Dans le secteur pétrolier, sur un seul site, 56 cas positifs», a fait savoir le Pr Romain Tchoua qui n’explique pas le déni de cette pandémie par certains. «Je veux bien qu’on dise que ça n’existe pas, mais à Makokou, ils en ont trouvé. Jusqu’à présent à Makokou il n’y avait rien», a-t-il dit. «A Lambaréné vous en avez», a-t-il ajouté. La ville du Grand-blanc se positionne comme la 4e ville la plus touchée par la pandémie dans le pays. «On sait que ce sont les gens qui reviennent de Port-Gentil», a informé Romain Tchoua d’autant plus que le trafic fluvial entre Lambaréné et Port-Gentil est continue. «On sait ça», a-t-il insisté.
Le 17 février, Lambaréné a d’ailleurs enregistré 13 nouveaux cas positifs sur 112 prélèvements, tandis que Port-Gentil en a compté 12 sur 196 prélèvements. Les deux villes totalisent respectivement 43 et 432 cas actifs. «A un moment donné, il va falloir décider si on ferme un certain nombre de choses», a estimé le professeur qui songe à une interdiction de voyages entre Port-Gentil et Lambaréné par voie fluviale. «Aujourd’hui, tout le monde doit se préparer. Qu’on arrête de faire croire que les chiffres sont faux, que nous voulons juste confiner la population», a-t-il dit. «Mais dans quel but ? Puisqu’il y a notre économie qui prend un coup», s’est interrogé Romain Tchoua.
Le taux de contamination est reparti à 2,7% avec à la clé, la montée de décès. «Je ne pense pas qu’à 2 millions d’habitants on doit se permettre d’enregistrer un nombre de décès aussi important pour une seule maladie sans compter les autres maladies. Donc, si on peut prévenir que guérir, autant prévenir», a-t-il prononcé.