Le Rwanda se prépare à accueillir des migrants irréguliers déportés du Royaume-Uni, un mois après la signature d’un accord très controversé avec Londres. Les premiers demandeurs d’asile seront une cinquantaine. Pour répondre aux nombreuses critiques soulevées par le projet et prouver sa capacité d’accueil, le gouvernement a emmené des journalistes visiter trois hôtels de Kigali où les migrants seront logés.
Avec notre correspondante à Kigali, Laure Broulard
Bientôt, les clients rwandais du Desir Resort Hotel seront remplacés par des demandeurs d’asile. Denis Bizimungu, le propriétaire de l’établissement, a assuré aux journalistes qu’ils bénéficieront d’un accueil de qualité : « Nous avons 72 chambres. Nous avons une piscine. Nous avons un endroit pour faire du yoga. Voici les avantages auxquels les clients de l’hôtel peuvent profiter librement. »
En périphérie de Kigali, la résidence HallMark dispose de 30 pavillons pouvant accueillir 100 personnes. Plus proche du centre-ville, le Hope Hostel a 50 chambres et facturera environ 67 euros par jour et par demandeur d’asile pour une pension complète. Le tout sera entièrement couvert par le gouvernement britannique. Les migrants seront libres d’aller et venir comme ils le souhaitent, mais leur séjour y sera temporaire.
« Les gens doivent, à un certain moment, vivre avec les Rwandais. Ils seront là-bas pour savoir qui est migrant, qui est réfugié, qui veut retourner chez lui… Après cette procédure, il faudra qu’ils soient disséminés parmi la population », explique Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais.
À ce jour, le gouvernement assure pouvoir accueillir 500 migrants, chiffre appelé à augmenter. Le projet semble en tout cas se concrétiser : le ministre des Affaires étrangères rwandais, Vincent Biruta, et la ministre de l’Intérieur britannique, Priti Patel, étaient jeudi 19 mai à Genève, en Suisse, pour défendre l’accord auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.