L’ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Gabon, Rosário Bento Pais, a échangé ce 8 février avec quelques journalistes sur l’action de sa représentation diplomatique dans le pays. Si plusieurs sujets et préoccupations ont été évoqués, les futures échéances électorales, notamment l’élection présidentielle à venir, ont figuré en bonne place. À ce propos, la diplomate a annoncé qu’il n’y aura pas de Mission d’observation électorale européenne. «On ne va pas imposer une chose qui n’aboutirait à rien», a-t-elle fait savoir.
Le chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Gabon, Rosário Bento Pais, le 7 février 2023. © Gabonreview
À l’occasion d’un déjeuner de presse avec quelques journalistes triés sur le volet ce 8 février, l’ambassadeur, chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Gabon, Rosário Bento Pais, a fait un petit récapitulatif de son action à la tête de sa mission diplomatique. Si elle a évoqué les questions environnementales, des droits de l’homme, le dialogue politique intensif, entre autres, elle s’est également prononcée sur les futures échéances électorales au Gabon. La prochaine élection présidentielle étant l’un des points essentiels des échanges.
En effet, lors du scrutin d’août 2016, la mission de l’UE avait dénoncé un «manque de transparence». Elle indiquait en cela qu’elle avait relevé des irrégularités durant la campagne et le jour du scrutin. Une sortie qui frisait l’ingérence et qui avait définitivement jeté le froid sur les relations entre le Gabon et ce partenaire européen ; bloquant le dialogue politique intensif.
Pour éviter de nouvelles incompréhensions, l’UE n’aura pas de mission d’observation électorale au Gabon. «Il n’y aura pas de mission électorale au Gabon pour les élections 2023. On n’a pas été saisi par les autorités. La procédure est qu’on doit être saisi officiellement par le gouvernement et lors de notre Dialogue politique intensifié, en 2019, on s’est mis d’accord pour des raisons que vous connaissez mieux que moi parce que je n’étais pas là en 2016», a fait savoir Rosário Bento Pais.
La diplomate laisse toutefois entendre qu’il y aura d’autres missions. «Il y aura celle de la CEEAC – Communauté économique des États de l’Afrique centrale, NDLR-, j’en suis sûre, celle des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux. Mais l’UE n’aura pas de mission d’observation électorale ici», a-t-elle réitéré.
Pour le chef de la délégation de l’UE au Gabon, il ne faut pas insister avec quelque chose qui n’a pas fonctionné pour des raisons diverses. Elle renchérit en faisant remarquer que «pendant plus de 3 ans, il n’y avait pas de dialogue entre l’Union européenne et le Gabon». «Ça ne sert donc à rien de ne pas être ensemble pour discuter. On peut mieux aider si on est ensemble. On peut soulever tous les sujets sans tabou, comme je peux le faire aujourd’hui, que d’imposer. Et on ne peut même pas imposer une observation électorale qui allait complètement affaiblir la relation entre les partenaires que sont le Gabon et l’UE», a-t-elle expliqué.
Dans tout ce qui relève de l’UE, il y a des règles et procédures, précise-t-elle. «Les règles sont que pour avoir une mission d’observations électorale, il faut que le gouvernement demande à l’EU de venir. Si on n’est pas les bienvenus, on ne peut pas venir. On est dans un État souverain. On ne peut pas imposer. On ne va pas imposer une chose qui n’aboutirait à rien parce qu’elle n’est finalement pas bienvenue», a-t-elle conclu.